10 :30 am. Putain, on devait partir tôt nous, on a une énorme journée de route. On tape en vitesse dans notre vieux paquet de céréales repoussantes. Amel nous propose un dernier café avant de partir. On refuse la pipe fumante qu’elle nous tend, même si on n’avait pas à conduire c’est vraiment trash de se cramer une tête directement en se levant. Je m’isole dans le coin des cactus, sous le soleil bleu du matin. C’était fou hier. J’ai super bien dormi, cru voir une petite invasion de fourmis sur la couette, mais rien de trop dérangeant, la poussière étant bien molle, on était mieux que dans la voiture. On avait mis nos coussins de chaise aussi. Et, étonnant, j’ai aucun mal de tête. L’air pur du désert doit aider à récupérer. Ces étendues de brousse infranchissable sur ces immenses flancs montagneux sont un cadre parfait pour pisser toute la bière de la soirée. On prend nos trois voitures, c’était trop l’ambiance les Rolling Stones d’hier, donc retournons sur le Exile On Main Street à fond et on descend le chemin qu’on connait maintenant bien sur le parfait Rock Off. L’ambiance saloon, piano de bar joué à la sauvage et cuivres brouillons, Mick et Keith qui racontent ne plus rien ressentir à cause de leurs consommations croissantes d’héroïne, et les trompettes percent les tympans avec des cris de joie furieuse. Je ne sais pas si j’ai roulé dans tous les nids de paon que j’essaye d’esquiver ce matin, peut être était je moins prudent. On laisse nos voitures au chaud du parking sans arbres. Ce soir on sera à Albuquerque, Amel nous apprend à bien prononcer le mot, parce qu’il est totalement différent en français. AL-BER-QUKIE. On commande grand café et muffins, le caissier oublie de nous faire payer. En France on l’aurait peut-être fait, mais là non, his fault, pas de manifestation donc nous montons sur la terrasse du toit avec notre petit-déj gratuit. Sur couchsurfing, une gamine d’Albuquerque est trop désolée de pas être là pour accueillir deux vrais français dans sa chambre et nous demande de jurer de la recontacter si on repasse par le New Mexico, mais rien d’autre. Ça sera voiture ce soir. Un chasseur plutôt jeune qui déjeune avec des chasseurs plus vieux nous entend parler français et nous lâche un « mec faut pas les emmerder ces deux-là, ils tournent au 220 volts. Nous on est peut être a 60 Hertz, mais on est des p'tit joueurs de 110 volts. » C’est cool hein, moi aussi je suis déjà allé en Europe, il essaye d’insister à nous faire la conversation sur ce pauvre sujet, on esquive comme on peut. Élise devait bosser demain, mais va finalement feinter la maladie pour rester là un jour de plus. C’est un peu ses grandes vacances, ce séjour ici. Deux semaines de vacances par ans, en comptant les maladies, c’est chaud. Chéper ne prévoit rien, elle est dans sa constante agréable de vie marginale, nécessitant uniquement sa voiture, et l’argent qu’elle gagne lui permet d’économiser et de bien vivre à côté. Pas plus de questions à se poser. On reste un petit moment histoire d’enregistrer le chemin à faire pour aller à Austin, Texas. On sortira de notre carte routière peu après Alby. Sur Facebook Edg envoie un message à Carly, le Louisianais. A priori sa copine en a pas, c’est un pour deux. On les informe donc vaguement de quand on compte arriver. Sur les coups des midis, gros câlin à Élise et Chéper en remerciant cette dernière pour le tout de ces trois jours géniaux. On claque les portes de la Cavalier qui ne va pas nous quitter pendant bien longtemps, et on s’enfonce dans le Park du Zion.
On va passer par le même tunnel d’il y a deux jours, continuer la route et sortir du Park par l’est. C’est Edg qui conduit en premier. En piste, le dernier album de M.I.A, qui n’est pas sensass malgré des moments sympas, comme Born Free avec la sauvagerie du sample de Suicide, vieux groupe de post Punk vraiment difficilement audible. Mais c’est vraiment de la frappe cette chanson, elle mérite bien un CD. On connaît le décor mais ça ne nous dérange pas d’attendre un bon moment à l’entrée du passage. Des papys sont sortis pour raller sur les flics qui gardent l’entrée, nous restons tranquillement dans la caisse, pieds calés sur le rétroviseur, on fume nos roulées en écoutant un Tell Me Why au ralenti, sous la fraiche ombre du désert, chatons. Ça redémarre, les papys se précipitent sur leurs RV, sans savoir quel était le problème on continue. Dans les falaises rougeoyantes pour retrouver des plateaux d’altitudes boisés, traverser des hameaux perdus. Étant insensible à la forte dose de caféine bue, je baisse le siège, met le cache-œil d’avion dont je ne sais pas d’où il sort. Ça ferme très bien les yeux et il fait tout noir. On entre en Arizona.
Quand j’ouvre les yeux, on est arrêté pour prendre de l’essence, au milieu d’arbres immenses, à un embranchement de routes moyennes. La plus petite part au Grand Canyon. Qu’est qu’on fait ? Cette route est un cul-de-sac. Sa nous rajoute un aller-retour de trois heures de voiture pour une super courte vue sur les fameuses gorges. Mais on n’est pas attendu, on ne repassera pas si près de si tôt. Allez, c’est pas si désagréable de conduire. La pompe est cassée et l’essence coule par petites gouttes. Y’a encore quelque vieux qui râle. On est bien à l’arrêt aussi, c’est étrange d’être si pressé, on dirait des français. Ce détour, ça fait que trois heures de plus, c’est comme si on voulait passer voir Cannes en partant de Saint-Chamond pour aller dormir à Madrid. Facile. Edg garde le volant, je le prendrai pour le retour. Personne sur cette route, on peut aller un peu plus vite. Elle serpente dans la forêt d’altitude, sans trop de voitures ni aucun relief. Un plateau plat avec un immense bois, la Kalibab National Forest. Edg est passé sur le freewheelin Bob Dylan, c’est très paisible, la voiture est silencieuse. Ça ne serait pas possible de parler EN CONTINU pendant les 24 heures de voyages qui nous attendent. La bonne heure passe, et des traces de civilisations arrivent, un grand parking. On s’arrête, c’est presque rempli, on sort de la voiture pour voir sur le côté. La même forêt sur le plateau à même hauteur que le parking est séparé pas un profond et large canyon. C’est ça ? Pas très impressionnant. Le village, juste une Lodge comme au Yosemite, on espère pisser et acheter de l’eau. Il y a plus de touristes ici, et on suit un chemin de terre qui descend. On arrive face au vrai Grand Canyon, on reste bloqué un quart d’heure, sans rien dire. Putain. C’est tellement grand. Les falaises du canyon on cinq ou six étages de pente escarpée et broussailleuse, séparée par des falaises, la vue est immense et profonde, on ne voit pas le fond. Descendre dedans. On imagine le Colorado couler au fond. L’autre bord du canyon est tellement loin. Comment se construit géologiquement un truc comme ça ? Comment ont réagi les crasseux colons venus des plaines avec ça leur barrant le chemin ? On aurait dû y rester un jour, j’ai tellement envie de descendre au fond. C’est sûr que plein de randos partent de ce point, c’est le même type de logement pour riche bobo qui aime la nature. Des petits promontoires en acier rouillé, maquillé comme authentiques sont répartis devant l’hôtel et trônent au-dessus du vide. Le vide en direct de sous nos pieds ne nous fait toujours pas ouvrir la bouche. On voudrait mais on ne peut pas trop rester, trop de route à faire. Après une demi-heure de contemplation silencieuse, on prend un autre chemin pour remonter dans le village.
On passe par une salle de jonche, avec des tables et transats sous un mur en verre livrant la vue sur le canyon. Principalement des vieux qui tisent leur whisky au soleil de la vitre. C’est pas Grand Canyon Village, c’est plus retiré, plus peinard. Pas encore pour nous ici, on se dépêche, j’aimerais bien être à Austin demain soir. On pisse dans des chiottes luxueuses, Edg remplit une bouteille d’eau toute pliée qui traine dans la caisse et on repart. Bob Dylan tue vite Edg et je suis tout seul dans cette grande forêt. Je veux me réveiller, je mets un album mixte d’Animal Collective et de Yeasayer et chantonne. Je m’étais pas rendu compte de la longueur de cette route, tous les paysages se ressemblent, et vois pas le temps passer. Il est trois heures et demie, ça va nous faire un bon détour finalement. Mais ça valait le coup, c’était vraiment sublime et apaisant. On reviendra peut-être. On n’a pas vu de flics à l’aller, j’peux y aller un peu plus vite. Putain, jamais sa se finira ce plateau. Enfin, sortie, 4 :30pm. Bordel. On continue la route qui s’excite vite en faisant plein de petits virages pour descendre du plateau. Bien vite j’aperçois arriver la fin de la végétation fleurissante, descente encore, et on arrive dans le désert. Les virages s’arrêtent, la verdure disparait. On roulait les fenêtres ouvertes, mais il fait maintenant bien trop chaud. Le CD résonne drôlement vide, tout seul dans cette voiture qui rame comme une fourmi, longeant les épaisses falaises désertiques des hautes prairies. Je peux me voir de l’extérieure, la voiture noire immobile dans ce champ de cactus. J’arrive dans le grand bassin qui plus tard entaillera fabuleusement les massifs. On longe les falaises formant un cirque immense. En son creux est niché un village permettant de par son pont traverser le tout début du Grand Canyon. Je m’arrête à la station essence de Marble Canyon. C’est normalement au co pilote de faire le plein mais je laisse Edgar dormir en paix. Personne, chaleur étouffante. Il y a un vent chiant qui, peut-être, rafraichit la chaleur mordante quand même bien palpable, mais les poussières dans les yeux suffisent à rendre l’endroit pénible. Le hameau, une piste d’avion, la station-service, deux trois bâtisses, quatre cinq mobilhomes et un milliard de tonnes de poussière. Je vais payer, un vieil homme brulé par le soleil m’encaisse sans un mot, les yeux dans le vide. Personne dans la supérette. Je remonte vite dans la voiture, des camions passent à fond sur la route. « Putain c’est un trou du cul ici » m’envoie un Edgard à moitié endormi. Ouais, rien à voir du tout, allez, on redécolle.
Je pensais avoir retrouvé un ami, mais il disparait d’aussitôt. J’peux pas le forcer à rester éveillé dans cette soupe de merde. Je mets TV On The Radio. La route continue à suivre les falaises et même si je roule dans ce désert depuis une heure, je vois toujours dans le rétroviseur les plateaux que j’ai descendus pour me retrouver ici. On n’avance pas, ce paysage est pas à échelle humaine du tout. J’ai l’impression d’avoir tout l’ouest sauvage derrière moi, ses montagnes uniques qui gardent les endroits les plus fous du monde, et d’avancer dans le vide des états unis, les endroits délaissés d’intérêt. On est entré dans une réserve indienne, je ne remarque aucun panneau mais plein d’installations de bois sont alignées autour de la route, par petite zone. La presque toutes sont vide, quelquefois des indiens semblent vendre des bijoux ou d’autres trucs vraiment pourris. C’est au milieu de rien, que font-ils ici, en ces terres si hostiles ? Ceux qui sont là n’ont aucune voiture n’est garée à leur stand. Des fantômes qui regardent passer la vie moderne, vendant leurs biens que personne n’achète. Des squelettes de bois évidés.. Ils ont mieux eu à faire en ouvrant des casinos et en y vendant de l’alcool. Cette chanson, Killer crane, la pièce centrale de Nine Types of Lights, elle s’incruste dans cet endroit. Désolé, oppressante, par son rythme au ralenti, langoureux, hypnotisant.
Leave it behind Your restless mind
Your jea lou sies
But Isolation Demands your patience
To be found together in time just to say
Sunshine I saw you through the hanging vine
A memory of what is mine
Fading away
But this night heals the grave
And the moonlight steals the sound
I could leave suddenly unafraid
Seul, au milieu de ça, avec un but à des milliers de kilomètres. Sa me fais tourner la tête. Je ne sens pas monter l’angoisse. Quand je m’en rendre vraiment compte, j’ai sombré dans une lente aphasie, je ne peux réveiller Edg. Le cerveau a perdu. Je regarde la ligne droite devant moi, qui n’en finit pas, vitesse bloquée, je ne m’endors pas, je ne pense pas, je suis bloqué, bloqué. Y’a un tapis de p’tits oiseaux blancs sur la route. Se pousserons. Je sais même plus ralentir. Ils s’envolent au dernier moment. Pouf. Je sens des plumes voler dans mon rétro. Je fais un sourire que seule moi peux voir, sur le coup, je trouve ça cartoonesque.
Les chansons défilent en silence. Merde, des voitures devant. Je sors de mon blocage fiévreux, freine brusquement quand je vois qu’elles sont enfaite arrêté. Je regarde dehors, le décor n’a pas changé, toujours cette ligne droite qui descend la falaise. Je vois pas à plus de deux voitures devant et sort pour en savoir plus. Quelques voitures passent toujours dans l’autre sens. Je me joins à un groupe de personne s’étant réunie sur le côté de la route, on décide d’aller voir ensemble ce qui se passe devant. On marche sur le bord, la fille de voitures ne finit pas de déterminer l’horizon de la route. Un conducteur de l’autre voie roule au ralenti et nous fait signe de retourner à nos bagnoles, demi-tour à vitesse forcé. Qui put croire qu’il y ait toutes ces voitures dans cette vallée. Edg c’est réveillé, il me demande ce qu’il c’est passé. Toujours aucune idée. Ça a l’air de se débloquer. Donne-moi enfin le privilège génial du conducteur en me roulant une clope, je veux qu’on fume tout de suite, et pas de discussion possible. Et tu ne te rendors pas. Je lui avoue mon meurtre d’oiseaux qui, en y pensant, me pèse un peu sur la conscience. Tous les lézards, hérissons ou rongeurs je m’en fous, c’est des animaux de merde et si j’en ai déjà tué assez. Là c’est un oiseau tout mimi, un Grand Géocoucou qui vie dans le désert. Je l’appellerai Bip, il a pas été assez rapide. On change la musique, Neil Young. Le Noise, le plus lourd, des grosses guitares trop disto, la voix de Neil toujours aigu à crever un tympan et de la reverb sur le tout. Ça fait résonner les bidons abandonnés aux abords de la route. Je ne parle pas de mon bad trip à Edg. On n’est pas en grande forme tous deux. On ne parle presque pas. Toujours le désert. On the Beach, l’album le plus blues, dans le sens dépression. Les pépites de ballades au banjo, le son grinçant d’Ambulance Blues, l’harmonica venteux. Les miles passent. On arrive à un bled un peu plus conséquent, toujours sous la même falaise. Tuba City. J’avais vu cette ville sur une carte. Elle est loin de tout. On va se payer un peu d’internet. Le macdo est indiqué, il y a quelques personnes dans la ville, que des mexicains habillés en skateurs punks rock Golden Trash. Je les prends pour des hispaniques, à force d’avoir trainé au Pueblo de Nuestra Señora la Reina de Los Ángeles, mais c’est naturellement des natifs américains Navajo. Arrivé au macdo, un renoi nous interpelle dès le parking. Il nous parle un petit moment, on répond poliment à ses questions, puis il explose en « give me change, change, change please ». On lui dit que non, on peut pas, même si on va au Texas on douille comme des porcs sur l’essence, il s’énerve. On ignore ses cris de rage et on rentre dans le macdo. On n’est pas trop crade pour la population qui règne là, les indiens autrefois libres, qui se font bouffer par leur vie et leur gras, oubliant leur ancienne sagesse pour devenir des punks gothiques abrutis par les solvants. Tuba City mes amis. On prend un petit hamburger chacun, pas envie de manger, ça en vaut pas la peine. CouchSurfing, on n’a toujours rien pour Austin, on relance deux annonces sans aucune motivation. Puis y’a rien à voir sur facebook, on rentre dans la voiture avec nos sandwichs pas encore finis et Edg conduis. La rougeur du crépuscule n’a pas la même couleur. Le clochard nous a déjà oubliés et parle à un autre gars. Vivre ici = suicide ou dégradation sévère. Y’a en fait 92% d’indiens qui habitent la ville, et c’est un site connu pour ses mines d’Uranium. Merci les Yankee d’avoir parqué les navajos dans un si bel endroit.
On pique à l’est, sur des voies rapides, et on rejoindra dans la lancée l’interstate qui conduit à Albuquerque. Le soleil est en train de se coucher. Toute cette solitude, ces espaces de vide, ces heures se transformant en quarts d’heure, puis la fatigue d’hier, le contrecoup du Cannabis, la fin de l’ouest, je me sens mal. Et ce macdo au gout de poussière. Faut que je dorme. Et avec le cache yeux, je veux plus voir ce décor.
Je me réveille une heure plus tard, il est 8pm et il fait nuit. Les ombres des petites collines sont rassurantes. Il faut que j’écoute Albuquerque, chanté par Neil Young. Maintenant que je sais le prononcer, je me rends compte que c’est en fait l’unique parole du refrain. Ça va mieux, je suis calmé, je regarde stoïquement l’heure et le tableau de bord. J’essaye d’écrire des notes mais rien ne pourra sortir. Ça m’apprend que certaines conditions sont nécessaires. J’essaye de lire mon livre, Shantaram, mais pas la tête à ça non plus. On traverse des petits villages plus tranquilles, toujours cap sud-ouest. Entrées dans le nouveau mexique, il fait nuit. On fume une clope toutes les quarante minutes, et on ouvre presque plus les fenêtres. Demain sera pareil. On attrape la Highway 40, l’autoroute qui mène à l’East. On retrouve une circulation plus dense. Albuquerque n’est pas loin, à peine trois heures. Il est 10 :00pm, il fait complètement nuit. On change les CD. On s’arrête deux secondes pour prendre l’essence. Grand parking avec des hordes de camions. On va au Macdo. Il est 11 :40, ils sont en train de fermer. Internet n’annonce toujours rien. Bon, on verra ça demain. On est à une petite heure d’Albuquerque, on a autant de dormir quelque part ici. On reste sur nos hamburgers, moi j’en prends un deuxième. De toute façon on est d’humeur dégelasse, c’est foutu pour ce soir. Tension dans toutes les rares phrases qu’on s’échange. Sur la porte du macdo routier, je ne sais pas quelle mouche pique qui, mais on s’insulte violemment. Sans aucune raison, il me hurle de conduire. Je lui renvoie des conneries. C’est pathétique. Pas un bruit dans la voiture, Architecture in Helsinki qui lance tout doucement des blagues. Je lui ordonne de me rouler une clope. Il me dit d’attendre qu’il fume la sienne. Je l’insulte, c’est reparti. Je prends la sortie la plus merdique, continue la route sur deux miles et on se gare au milieu d’un chemin de désert, au milieu d’une longue courbe. On bascule la voiture en campement, en silence. Je sors fumer ma dernière cigarette dehors, regardant les quelques voitures et camions passer, même à 1 :00 du matin. Marre de cette journée, coussins et duvet, et ça ira mieux demain.
clochard?