10am automatic. On se blinde de pancakes, maigre consolation que d’être resté ici. Les portos doivent se barrer à midi mais ils sont pas encore réveillés quand on rentre dans la chambre. On discute de la suite ; rester ici pour 40$ je sais pas si c’était une bonne idée mais demain on retourne en Californie. Il faut trouver un CouchSurfing à L.A et je me demande pourquoi on ne l’a pas cherché avant, tout en ayant la réponse. C’est mon tour ! J’envoie un message tapé sur mon iPod a 20 personnes et espère qu’on aura une réponse positive pour demain soir. À la piscine on voit Cheval sur un transat. Pas au grand canyon ? Regard de glace et explication énervé comme quoi l’australien a pas pu louer de voiture et que Quasimodo y est allé en hélicoptère. Comme je me disais hier, pas le même voyage mais sa doit être sympa aussi. On aurait pu prendre la voiture pour aller le voir mais c’est prévu pour plus loin, puis sur le coup on pense que c’est un peu la grosse étape touristique. Aussi on se sent un peu harpé par la médiocrité de la ville qui nous rend flemmards de bouger. On va retourner au Strip cet aprèm et ce soir se mettre une bonne caisse. C’est ça qui faut faire à Vegas. Cheval me parle du voyage de demain et je reste le plus évasif possible, relax et on verra quand il sera là, ce qui semble l’énerver.. Pauvre australien, il a du se prendre un déluge plein la gueule de pas pouvoir leurs louer de voiture. De retour sur le transat, il fait de nouveau un ciel sans nuages.
Cowboy vs Alien – something you’ve never seen. On retourne au Golden Nugget parce que c’est le premier Subway qu’on trouve sur la route. Fast food pas trop indigeste quand on achète un 30cm qu’on se partage à deux, toujours. On mange devant les machines à sous et je me rends compte d’être de plus en plus choqué des autistes des machines à sous qui, le doigt sur le bouton qui, visage inexpressif et regard immobile, voient leurs pognons descendre, puis mettent leurs mains à la poche pour un autre billet de 20$ en soupirant. Désespérant mais peut-être pas autant que le système de bus de Las Vegas. C’était pas un hasard si à l’aller on a mis deux heures et demie pour traverser le Strip. On sort avant la fin. Gunshow & Hot Chicks – Have you ever shoot with a M-16 or an AK? On n’a pas encore vu d’armes a feu, ça m’aurait bien dit, non pas que j’en suis fan mais ça doit être un objet impressionnant, et forcement de couleur locale. Sur la Tropicana Streets pour chercher le gun show on rentre dans l’hôtel du même nom. David Copperfield - alter your reality. À côté y’a la Flamingo road, c’est tellement une ville fausse. L’endroit sent bon, beaucoup de carrelage blanc de partout, on leur donne un dollar à la roue de la fortune puis déambule dans les immenses couloirs qui desservent les salles de conférence et passe au-dessus de piscines qui s’étendent de partout. On se rend compte que la musique super lounge n’est pas seulement exaspérante mais elle balance des phrases complètement au hasard en français. « Un café ? J’attends un ami. J’adore les croissants. Puis je vous inviter ? Tu es beau » d’une voix grave, on dirait une conversation de cinquantenaires qui fument leur premier pétard. Merci pour l’image kitch de la France. Le stand de tir ne doit pas être ici, Nasty Girls – hottest chicks in Vegas, on traverse et rentre sans réfléchir dans le MGM Grand. Y’a une grande baie vitrée au milieu du casino classique. On s’approche et après s’être fait une place dans la foule de gosses on tombe sur une demi-douzaine de lionnes. Ça communique directement avec la boutique de cadeaux entièrement Livre de la Jungle. Désespérant. Le resto est sous une jungle pathétique ou des animaux en plastique articulé se remuent avec une répétition autiste presque psychédélique. Assis devant les écrans géants qui retransmettent le Football et le Baseball, on fume une Malback et fais fuir tous les sportifs des alentours. On hésite à prendre une petite sieste sur ces sièges. Celine Dion – Queen of Vegas. Dans la salle de Paris qui est assez immense pour recevoir les quatre pieds de la tour Eifel, une vraie parodie de baguette et marinière. D’ailleurs tous les banquiers sont habillés comme ça, ça me fait penser à San Francisco. C’est marrant de voir comment est perçu la soit disant plus belle ville du monde. Le plafond est un ciel bleu à nuage et les encolures sont sur tous les murs, les machines à sous on des noms comme Champ Elysée ou Arc de Triomphe. C’est d’ailleurs le dessin de la roue et on y gagne un dollars. Assis sur des chaises, une serveuse nous demande si on a besoin de quelque chose. De l’intérêt ? De la motivation ? De la bêtise et de la folie ? Je dis un truc en français mais rien n’en sort. Zumanity - the sexual side of Le Cirque du Soleil. On reprend la direction de l’hôtel, pas de bonbon à claquer ici, on pourra boire un peu et aviser. Vegas me donne vraiment envie d’essayer la coke, putain je comprends maintenant hunter S Thompson et son road trip de drogue ici, tellement de spectacles qui sous un certain angle peuvent être enfin rendus intéressants, de scène de contradictions et de laissé faire. Mais hors de propos pour ce soir, pas de tune, pas d’espoir. Steve Wyrick – Ultra Magician. Je me rends compte en attendant le bus devant le Encore que la bay me manque. C’était le tampon d’acclimatation le plus puissant qu’on aurait pu avoir et j’aurai envie d’y retourner à la fin du voyage, comparer avec notre évolution personnelle. David Copperfield – hottest chciks in Vegas. Les transports en commun de la ville démontrent encore une fois leur suprême connerie. On monte à l’étage est ne trouve aucune place, le plafond est pile trop petit pour tenir debout et on s’assoit dans les escaliers. On entend qu’une voix dans un micro gueule et les gens nous disent de dégager. Le chauffeur nous voit dans sa caméra et veut pas qu’on reste dans le jaune, et les escaliers sont tout collés en jaune. On descend à l’entré et là on voit un gros moustachu passer ses épaules larges de dehors sont cockpit pour redoubler de connerie. Y’a un bout de carpette jaune devant les escaliers et on n’a pas le droit de rester dessus. On l’insulte, en français. Et il répète le même sketch pour les touristes à chaque arrêt, c’est peut-être pour ça qu’il est tout rouge. Les ricains quand y ont décidé de faire un truc con ils y vont à fond. Et ce gros bouffon l’air particulièrement fier de faire ça. J’ai peur qu’on doive se retaper toute la bouffonnerie de Fremont mais heureusement le bus s’arrête à la sortie de la rue. Je lance un « nique ta race bouffon » en sortant, j’suis un ouf mais j’refuse la vraie confrontation et c’est un peu mon problème.
On s’arrête à l’épicerie pour acheter de la Steel Reserve, un gros connard de nazi insulte une black devant nous et est pas plus gentil avec nous quand on le paye. Dans TOUS commerce de Vegas, il y a TOUJOURS une table avec des jeux d’argent et PRESQUE TOUJOURS des zombies qui y jouent. Par exemple dans cette superette de troisième classe, il y a beaucoup plus de joueurs que de clients. On achète au snack ghetto deux pains steak champignons emmental et va le bouffer dans la chambre. Les portos sont partis et la chambre fait vide, y reste juste l’australien qu’on voit jamais et sa bouteille de Jack Daniels pleine et on pense que les portos l’ont laissé. Musique sur iPod, sandwich hyper gras, Steel Reserve sur la moquette. Edg finit pas le sien et je m’y colle. Il reçoit un message de Cedrico, il s’étonne du fait qu’on lui manque ! Finalement il a eu le temps de digérer et est vraiment content de nous avoir rencontrés, et nous souhaite un heureux voyage. Ben voui, on est des gentils. On descend boire la deuxième bière au bord de la piscine et on trouve Lucie avec une brésilienne presque obèse. J’ai un mal de bide énorme pour avoir fini le pain steak champignon fromage d’Edgar qui amène le sujet sur la surnutrition et me met mal à l’aise. On discute bien, on sent la différence de culture continentale, et elle nous explique que les portugais qu’on a croisés sont aussi cons parce qu’ils ont une démographie qui est bien plus féminine, les mecs ont plus le choix de leurs compagnes, donc la plupart se comportent comme des trouducs et calculent pas ceux qui passent autour d’eux. Elle est étrange cette fille, c’est une vraie poule, en plus de transpirer la surprotection elle s’étonne de tout, comme une poule. Lucie boit toujours pas de Steel Reserve encore trop mal de la cuite de samedi et elle part tôt demain pour San Diego. Elle va se coucher et nous laisse la grosse brésilienne.
Luna vient d’arriver sur le sol étasunien, on lui roule une clope et propose de lui faire visiter Fremont Streets, et elle nous propose de nous racheter de la Steel Reserve. Fair. De retour chez l’épicier je reste dehors pour finir ce qui reste et qui est devenu chaude et dégueulasse. Une zombie m’attaque pour que je lui file la fin et je lui dis un non sec. Elle veut ma mort et j’ai envie de lui balancer la canette dans la gueule, même si j’aurais dû lui donner. Cedrico donnait souvent aux clodos. Dedans ça s’embrouille avec le facho, même si la grosse a plus de trente ans et qu’on sort juste de son magasin, mes deux compagnons n’ont pas leurs ID. Je montre la mienne, elle paye tout, bières gâteau et bonbons, et alors qu’elle nous force à tous manger en ayant peur parce qu’on est trop maigre et qu’il faut pas s’approcher des gros méchants, elle m’effleure pour la troisième fois les fesses. Je comprends alors qu’elle nous drague. C’est peut-être ça que je trouvais bizarre chez elle. De retourner dans notre beauf rue au milieu du rien je ressens de la lassitude, l’éthanol rattrape pas et est couplé avec la chaleur infernale de la nuit fatigante. Fremont street, à l’heure où on l’a laissé la veille. Je me convins que c’est la même soirée. Tout se vide. Mais demain on retourne en Californie. Je me demande tout de même si on aura autant de chance pour la deuxième partie du voyage. On reprend nos habitudes au Golden Nugget et la brésilienne est choquée de nos aises. On lui déballe la grande conférence Las Vegas, toute la rancœur qu’on a accumulée en moisissant dans cette ambiance sèche et elle n’a même pas envie de mettre un dollar dans la machine à sous. Elle aurait perdu. L’écran de ciel de rue est éteins, ce qui redonne son aspect désert passé à la ville. La grosse n’en revient pas qu’avec tous les gens bizarres dans la rue on se fasse pas agresser. En rejoignant notre chambre, on lui souhaite quand même un bon séjour ici, même si on a ruiné sa vision de la ville sans attendre qu’elle s’en amuse. On croise l’australien devant notre chambre et il nous invite à fumer une clope dehors. Il a une tête timide et sans poils, des petites lunettes. Il part à 7am pour L.A et rentre en Australie. On se fout de la gueule des allemandes et des portos et quand on entre dans le sujet de la bouteille de Jack Daniels, il nous annonce que c’est la sienne mais qu’il a pas de place pour la garder. Il nous la laisse donc gracieusement ! Edg aimant pas le Whisky, ça me fait donc deux litres de bourbons à écluser pour la suite du voyage et ils me réchauffent déjà le cœur. On se sert des bouchons qui n’aident pas pour la chaleur. La poule reviens en chemise de nuit me donner les 10$ de l’épicerie et tester une dernière fois si y’a pas du zizi, mais non. Dans mon lit, quelqu’un à répondu sur CS, j’avais hésité à envoyer le message parce qu’il faisait un peu geek et habitait pas à Los Angeles. Il nous attends pourtant pour demain soir ! Ça va continuer. C’est les bavaroises qui nous ont conseillé cet endroit, Santa Barbara, ça me dit quelque chose, parait-il que y’a beaucoup d’étudiants et une ambiance à la cool. J’ai envoyé la plupart de nos demandes là-bas. Nous ne réaliserons que le lendemain que c’est à 2 heures au nord de Los Angeles. Ça fait une nouvelle destination un peu involontaire au voyage mais c’est tant mieux.
jour 15