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Jour 24


Le soleil et Rugby le chien nous lèvent vers les 10 :30 am. Pendant la nuit, je crois qu’il a sauté sur le canapé d’Edg. Émergeant dans la cuisine, on aperçoit Chéper derrière des buissons du jardin. Bol de céréales en main, retrouvant notre hôte, on reste bloqué devant la vue. Un désert montagnard, rougeoyant panoramique, et une température parfaite pour détailler ces sublimes cheminées d’ocre à perte de vue. Plus loin le volailler, plein de poules dans l’un, des canards et des oies dans l’autre, un grand complexe de cages à lapins ou les chats ont aussi un appartement, allongé tous les deux, comme un couple regardant à travers la fenêtre un samedi matin dans un HLM au milieu de nulle part. Amelia fait la maintenance des quartiers et essaye d’éviter que les chiens ne rentrent pour déchiqueter des lapins. Dans un endroit comme ça, ou se balade tranquillement coyotes, pumas et mêmes des ours j’aurai pas trop peur des iench. Puis Rugby et son pote Batman n’oseraient à priori pas, paniqués par les poules et leurs manières de se mouvoir, de remuer la tête comme des horloges. L’inverse de Chéper, elle tous ses mouvements sont d’une lenteur et d’une harmonie parfaite, elle tourne le cou pour nous voir arriver et nous présenter la bassecour. American Spirit du matin face au paysage commençant à chauffer. Notre hôte ne bosse pas aujourd’hui, donc nous propose de prendre sa voiture pour d’aller faire un tour dans le parc. Pas à plus se préparer, on laisse les chiens dehors. Amelia nous conseille de prendre nos affaires, on aura peut-être à se mouiller. On ne l’écoute pas, peur de rien. Clope, pipe&weed, lunettes de soleil suffirons, descendant notre petit chemin.

On a bien fait de pas déraper, le sentier descend sur pentes un cirque de roche large et très profonde. On se laisse porter par la conduite Chéper, mais elle roule quand même vachement vite dans ce raid caillouteux. Arrivée dans la vallée glaciaire, on emprunte la route de la vallée qui a étendu Springdale et entrons dans le Zion National Park. Les mêmes Rangers qu’au Yosemite, ils connaissent notre guide. Les parois de la vallée deviennent de plus en plus culminantes. C’est pas du calcaire bien propre et bien poli par les âges. Ici y’a des spots connus et célèbres d’escalade, mais pas pour les mêmes raisons que El Capitan. Il y a pas de voies car la roche ne tient pas assez pour qu’on y puisse installer quelque chose en sécurité. La grimpe se fait sans assurage, sur roche friable, donc réservé aux vrais bons. D’ailleurs Chéper a pas l’air vraiment dans le trip grimpe. La vallée se divise en deux, on prend celle qui va vite s’encastrer de flanc dans une immense falaise. La route serpente, puis on attend derrière des autres voitures le passage dans un tunnel à sens unique. Arrêt à la sortie du tunnel, des flics qui font la circulation, on traverse bien devant eux et commençons notre Hike. Ce vallon vallée ressemble aux montagnes corses près de Porto, la roche ici est surement plus rouge, tout est encore plus cramé. Le lieu est assez touristique, trois quarts des groupes qu’on croise parlent français. On lâche des Thank You avec le pire des faux accents ricain, ce qui nous permet d’écouter les conversations hygiéniques de fille à mère. On se sent loin d’eux et pas uniquement car c’est une locale qui nous fait visiter. Je me fais la réflexion que je me sens cent fois plus compatriote d’Amélia que de cette petite famille qui trainent des pieds sans s’en rendre compte. Après une demi-heure à traverser des falaises arides, à contourner quand le chemin sécurisé s’est fait ensevelir par les pierres, nous sommes à un point de vue au-dessus de la vallée ou serpente la route que l’on vient d’emprunter, la cime de l’impressionnante falaise du Mt Carmel qui trône sur la vallée et le Zion Park. En face de nous, le sommet le plus haut du massif, enfin c’est une pyramide de mesa empilée, et le haut est vraiment tout plat. Le Horse Ranch Mountain, 2 659m, et il en perdra surement. On prend une photo pour un groupe de français puis on se fait roder notre véritable identité en lançant à Chéper un It’s amaazing sur un accent bien trop prononcé. Sur le retour, les mêmes groupes de français, je dis à une adolescente qui râle d’y aller car ça vaut vraiment le coup. C’est la première fois qu’on en croise autant. Mais la vue était vraiment remarquable, pour un peuple de gouts tels que le nôtre.. Ça ou la culture le Routard. On continue la vallée en voiture et s’arrête un peu plus loin. Dans le pied d’une falaise, des peintures indiennes sont dessinées. Des scènes pas mieux que Basquiat illustrent l’ancienne vie de tous les jours, faire la bouffe, danser, niquer. C’est touchant parce que primitivement vierge de toutes influences, j’imagine. J’ai jamais été touché par Lascaux, alors ça.. Amelia nous propose de continuer la route pour aller voir une communauté de polygame qui n’est pas loin. Même si ça sonne marrant comme ça, non, c’est la pire angoisse du monde, les mecs fabrique leurs propres habits à la manière d’il y a deux cents ans, vivent sans aucune technologie pseudo modernes, ne se déshabille jamais, même pour se laver. Et du coup les mecs ont besoin de plusieurs femmes pour tout ça. Les formes des hauteurs, des dunes de roche, sont vraiment d’une rondeur parfaite. Quand on arrive à l’ombre d’un arbre, Chéper sort sa pipe et la garnit. On est tous torses nus, et on se fait tourner l’objet en faux os et bois. Il est 1 :30pm, on prend notre apéro qui endort, à l’ombre d’un endroit magnifique et désert. Redescente du perchoir beaucoup plus lente. À la voiture, plus le temps d’aller voir le village des ultras mormons. Chéper à une pote qui vient de Salt Lake City passer le weekend et faut qu’on rentre à Springdale. Elle ne nous l’a pas dit plus tôt, mais ça nous fait bien plaisir de faire la connaissance de son ancienne colocataire avec plein de e. On se laisse redescendre tranquillement et pendant qu’Edg dessine le paysage vu de l’arrière de la voiture, Chéper nous parle d’elle.

Ses parents habitent à St George, ils sont mormons, ainsi que tous ses frères et ses sœurs. Ils ont tous été aux quatre coins du globe, dans des missions mormones, à prêcher la bonne parole. En ce moment il fait encore chaud et Amélia préfère donc dormir dans sa voiture au milieu du Park, prendre sa douche au magasin de Rafting où elle travaille et vivre à sa propre envie. Le fossé est tellement immense, sa famille l’aime quand même et la traite en vraie fille mais sont désolé pour elle, qu’elle erre en plein dans le mauvais chemin. Le vilain petit canard hippie. À Springdale, on s’arrête à une supérette pour acheter à manger, on hésite entre le sandwich et la Häagen Dazs. Argh, malgré mes réticences dues au diabète, va pour la glace. On la mange sur le parking plein cagnard en attendant Élise. Elle arrive dans sa berline américaine, sort sous de grandes lunettes de soleil qui masque la moitié de son visage. Elle l’enlève pour nous faire la bise, et ce qu’on voit dessous nous plaît à tous les deux. On va descendre la rivière avec des bouées du magasin de raft de Chéper. Pour l’instant, ça finit la glace allongée dans l’eau, à une température parfaite pour réveiller sans agresser. Les filles partent choper le matériel en ricanant. On fume une blonde, toujours allongé dans le courant, en contemplant le cadre somptueux nous entourant. Tout est parfait.

Les filles arrivent en maillot de bain. Élise vient du Orange County, et est tatooé comme une enfant du pays. Une feuille de hêtre sur le mollet, un œil sur l’épaule droite, une scène déiste avec la pyramide cyclope foudroyant un cœur sur l’épaule gauche, et une immense libellule qui lui prend tout son dos. Une cramée qui a quitté son enfer de ville pour vivre à Salt Lake City, autre grande ville qui n’a pas l’air très attirante. Mais il y a des gens biens de partout où il y a de la montagne, même s’il y traine des mormons. Elles ont l’air d’avoir pipé toutes les deux. On remonte dans une voiture et se dirige à l’autre bout de la ville. Deux mecs nous attendent, un est baraqué et tatoué, et manifestement bien plus vieux, et l’autre est un étudiant d’une université de la East, là pour bosser pendant l’été dans le Park. On gonfle les bouées taille américaines a la pompe électrique et à la batterie de Honda. Les filles sont allées chopper un pack de Coors Light et en distribue deux à chacun, à coincer dans les poches de bouée. Je viens de m’apercevoir que je suis en caleçon serré mouillé depuis déjà plus d’une heure sur ce parking américain et ça ne dérange personne. Pas si puritain. Paré, on se met à l’eau, juste à se poser sur le coussin, sans même devoir mettre sa main dans le courant ocre de la rivière et ramer avec le bout des pieds. Le courant faible est souverain. Juste à décapsuler une bière pour assouvir la soif des heures passées, et bronzer au soleil, peinard. Le plancher de la bouée est une toile de plastique fermé et percé ou on peut poser les cadavres de bière ou mes tongs fétiches. La rivière est marrante, on alterne entre passer dans des endroits calmes et plats, des rapides pas très violents et des piscines de camping blindé de gamins et de parent outré de nous voir passer, sur nos tanks des mers, une bière à la main, jeune et beau. Je fais exprès de trainer pour lancer des regards a Élise, qui traine. On se touche la bouée en gloussant comme des trous de cul. J’en viens vite à ma deuxième bière, et profite d’un moment de solitude maritime pour constater, entouré de falaises rouges impressionnantes, les fesses humides sur cette géante et confortable bouée gonflable jaune, que finalement lors de vrais moments de bonheur, on a souvent rien à cracher.. et c’est bien comme ça. Un stop est signalé, on fout nos bouées sur le sol de la berge où il n’y a personne, on se baigne un peu. Ours blanc et Chéper sortent leurs pipes respectives et les allument, font passer. On fait deux tournées pour que tout le monde en ait eu suffisamment, puis on s’assoit, les pieds dans l’eau. D’aucuns en profitent pour aller pisser, pour trampouiller sans la pression de la bouée, et on se remet en flow. Je me désole de ne pas avoir attendu pour ma deuxième bière, les Américains malins l’on fait, les malins. On passe sur de plus gros rapides, ou certains restent bloquées, tombent mollement dans l’eau et pinaillent à chercher leurs couples de cadavres de bière et de tongs. Mais ouf, je les ai retrouvées. Même dans les pires situations de naufrages, pas de vrais mots échangés avec l’américaine, j’ai peut-être pas envie de me forcer à draguer en anglais. Peinard sur ma bouée, au chaud du soleil et aux frais de cette rivière qui quoique boueuse, reflète les montagnes. On arrive au parking au début de la fin de l’après-midi et l’on s’étend dans la vaste pelouse à besoins pour chien pour parfaire notre bronzage pendant que Chéper, Princeton et l’ours blanc vont rendre le matos. On a récupéré notre tabac et la bouteille d’eau qui a bouilli tout l’après-midi dans sa voiture. Je réfléchis sur l’opportunité, on ne remarque presque plus la suprême chance qu’on a de dénicher des plans comme ça. C’est comme si c’était normal, même si on est extrêmement heureux, on ne s’extasie plus devant les faits comme on aurait pu le faire il y a trois semaines. On apprécie totalement et sa nous semble normal d’avoir du bon temps, on est parfaitement là pour ça, en prendre dans la tête et dans les yeux. Je veux passer ma vie à faire ça, prendre du bon temps, se connaitre et connaitre les Hommes. Princeton revient pour la soirée avec nous, on passe faire des courses de bouffe et boissons, puis on rentre à la maison.

Le soleil décline lentement, on déballe nos affaires et Chéper fille à la douche pour viite commencer à faire la bouffe viiitte. Élise est Vegan, donc sa sera poêlé de légumes assaisonnés et riz. Et entré de légumes crus. Et fraises et cochonneries en dessert. Je file à la douche, ça n’a pas trop de sens vu que tous mes T-shirts et sous-vêtements sont déjà sales, mais la salle de bain vaut vraiment le coup. Toute luxueuse et rustique, des murs revêtus d’un parage de bois, le grand miroir de Far West élargissant la pièce derrière un grand meuble au robinet plaqué cuivre. Et la douche, légèrement sous élevé a en son parquet couvert de galets fixés dans un mortier discret. Les pieds se massant, l’interface complexe et intuitive de la douche envoie des jets de partout dans le clos. C’est parfait. De quoi se faire une petite gâterie, se laver de la journée dans le désert, et partir pour une bonne soirée. Je vais voir ce que Princeton et les filles préparent, la pipe fumante, pis je vais faire un peu de guitare sèche dans la salle de musique. Élise balance du son à fond dans les amplis de la cuisine et n’a pas l’air de vouloir venir voir ce que je fais. Tant pis, je joue pour moi, et regardant dans la lointaine fenêtre les ombres des montagnes. Je rejoins Edg qui fume une clope sur un couple de vieilles banquettes vers le volailler. On parle en français, puis se fait successivement accompagner par chacune des autres personnes, et en sirotant bières et cocktails de rhums, on attend le repas. On joue beaucoup avec Rugby, il fait des cascades abrutissantes pour aller n’importe où chercher son bout de bâton. Puis ça évite de faire une conversation forcée et fade. Le soleil tombe, le repas est prêt. On mange tous les six le plat succulent d’épice de Chéper, sur cette avancée dans les broussailles. On a assez de weed et d’alcool pour plusieurs vies de mormon, on en use tout en restant sous contrôle. Élise exulte en mettant ses chansons, qui sont bien souvent dans le cliché du rock indé mais passent bien, avec le Jack Daniel’s on rocks, et le spliff dans l’autre main. Princeton parle pas mal, il a l’air brillant, mais reste sérieux dans ses raisonnements et actions. C’est pas le même tempérament que Georgéu de Santa Barbara, bien plus barré, même s’il est intéressant et manifestement gentil, il n’est pas cool. Il prend pas la vie par le bon trou, il doit en devenir chiant. Il a l’air de nous prendre un peu de haut, aussi. Il choppe la gratte et joue un blues, puis un truc folk, il joue bien mieux que moi, mais il y met pas de cœur. On ne voit pas qu’il kiffe, trop de pudeur à laisser transparaitre. C’est ça que je reproche notamment à la mouvance hipster qu’Élise nous fait partager. S’il y a moule et conduite à avoir, même si cette conduite est de ne pas avoir de conduite, ça formate. On est libre que quand on peut faire vraiment tout ce qu’on veut, sans suivre une éthique sociétale ou être soumis au jugement de ses pairs. Ça fait quand même que je n’ose pas prendre la guitare derrière lui. Puis je commence à être torché, la weed et l’alcool je sais que la plupart du temps sa me réussit pas. Faudrait que je gère ça.

Vers les 2 :00am, Chéper nous invite à faire une balade sur la Mesa, elle a un spot génial pour regarder les étoiles. On choppe des bières pour la route et notre matos pour là-bas, on se met en marche gaie. Je reste, encore une fois, à la traine et parle à Élise. C’est mou et pas très convaincant. Je lui demande s’il y a une histoire pour ses tatoo, elle me demande sèchement si je veux un scoop sensationnel et croustillant. Je lui réponds que non. Mais il y a toujours ces petits regards. À quoi bon essayer, si ça a à se faire, tant mieux, j’accélère et vais sauter sur les épaules de mon Edgard. D’allure il fait peut-être pas très épais, mais il me supporte assez bien. Ça fait un paquet d’heures qu’on est tout le temps ensemble, tout le temps, dormir, rouler, boire et fumer, découvrir émerveillé, sous et surligner, se taire et regarder les paysages et les vies, savoir ou l'on va, y aller sans les bras, et profiter. Il faut vraiment atteindre un haut niveau d’amitié pour que les connexions passent en flux continu et sans trop d’accrocs. Trois quarts d’heure après avoir marché sur cette route de terre, on s’enfonce dans un chemin qui part d’une petite enclave de parking. Chéper prend sa lampe et allume, nous conseillant de faire attention. Il faut traverser un champ de cactus, et on est en tongs. Comme c’est un peu son spot, il est censé y avoir un chemin qui traverse. On a pas de portables sur nous depuis bien longtemps, c’est dans ces moments où il faut vraiment presser son niveau de défonce, éthanol ou THC, parce que si on tombe, on a un visu de ce qui pourra se passer. On essaye de se débrouiller avec la lumière de lune disponible mais quand Amel nous fille un coup de Mag Lite, ça nous arrange. Ce truc est vraiment trop puissant. En marchant entre les épines douloureuses, Chéper s’amuse à éclairer les arbres des alentours. C’est vrai que c’est une bonne idée, c’est marrant et ça fait peur. A BEAR, elle dit, en rigolant au ralenti. On arrive sur un ilot de roches où l’on s’allonge. Les étoiles scintillent, la ville est trop loin pour altérer la beauté de la nuit du désert. Ma bière light est chaude, elle a du gout, je nourris les cactus avec. On fait tourner la pipe, sans parler, absorbé par le noir. Le silence du vent léger sifflant dans les fourrées. Les insectes discrets qu’on se surprend à entendre passer. On contemple le ciel un bon moment, j'ai l'impression que les demoiselles ont besoin de plus de temps pour parfaire leur méditation, au bout d'un moment elles décident de rentrer à la maison. Le retour rechargé en pipes est nettement plus compliqué. Les ricains traçant, on se retrouve tous les deux à galérer en milieu vraiment hostile, si on tombe, la voiture sera vraiment loin pour nous emmener à l’hôpital de St George. En se concentrant, et avec l’aide de Princeton qui a trouvé la réponse à pourquoi on mettait autant de temps, on rejoint le chemin stérile avec seulement quelques piqures des plus grosses épines, pas celles qui restent collées. Le voyage de retour se passe avec Chéper, qui est vraiment trop Chéper comme meuf. La soirée le justifie mais ça ne change pas tellement de son état normal. C’est marrant quand on fume avec les ricains, ils ne laissent pas trop transparaitre leur défonce. Ils ont une tête sérieuse, sont bien dedans sans en faire trop. Nous, on fait que s’extasier devant la beauté des choses que ça nous révèle. J’espère qu’on ne passe pas trop pour des gamins découvrant la drogue. En tous cas le high, c’est la vie harmonique et profonde, on en est maintenant convaincu. Le problème vient du social et de la motivation. C’est pas le top, et de contrebalancer avec l’alcool n’y arrange en rien. On croise un Pickup sur la route, peut-être des gardes, en tous cas il ne s’arrête pas en nous voyant et sa nous soulage. On commet quand même des crimes à longueur de journée dans cet état de conservateur. À la maison, on s’installe en cuisine, je me ressers un Jack serré et sirote. Chéper va se coucher en premier, le JD m’assomme et je laisse Princeton, mon Edg et Élise finir leurs discussions dans la cuisine, m’endormant sous une musique mélodieuse. La tête tourne salement, mais sa devrait le faire.

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