Last night I was about to throw it all away.. Autant le froid de Vegas c’est vite dissipé, mais l’embrouille d’hier soir va laisser plus de marques. J’essaye de détendre l’atmosphère en m’informant sur l’état de son poing qui avait trop serré, ça le fait pas rire. Je rigole à ces répliques mais ça ne détend pas non plus l’atmosphère. Sur la route du coffe, on se dit que Silverlake et la partie Hollywood de la ville n’est pas vraiment l’endroit qu’il nous faut. On veut voir la plage et les cools de Venice et de Santa Monica. Dans les arts mineurs, les seuls que je connais, j’ai toujours préféré la musique au cinéma. On lance quelques demandes couchsurfing sans grand espoir. On textote les smokers du blvd même si on se doute qu’ils sont à la rue, ce qui est confirmé. On tape chez le coloc pour lui dire qu’on s’en va. Il a une méchante gueule de bois, il est tombé dans le Jack Daniels et a pas pu aller à sa deuxième soirée. Il annonce que la soirée était à chier, on confirme. Pas revu Nathan depuis le soir ou l’on est arrivé. Il nous a vraiment hébergés pour dépanner, ce qui est sympa de sa part. La voiture n’a pas bougé et on prend le boulevard sous le soleil du midi, les fenêtres ouvertes, Exile on Main Street à fond.
Google nous annonce 1h10 minutes jusqu’à Venice, le tout sur autoroute. On la trouve rapidement. Un maillage de freeway quadrille assez rigoureusement la ville avec un nœud principal qu’est le Downtown. Alors qu’on passe devant ces quelques buildings pustulants qui n’ont pas vraiment de raisons d’être ici, à moins que de signaler que nous sommes bien dans une ville américaine et faire voir au loin son drapeau flottant, je pense à under the bridge downtown, where anthony drew some blood. Durant les dernières années c’était un des endroits les plus criagnos de Los Angeles une fois la nuit tombé. On a eu des discours sur la 7th street, à côté du police office principal ou trainait tous les SDF pommés et les droguées de la ville qui se piquait à même la rue encadrée par les immenses cascades de verres coulant du pognon du jour, des banques et des milliardaires qui habitent ses rooftops. La plus grande des dualités dans le centre présumé de la ville. Ils se sont rendu compte de cette supercherie et ont investi des millions dans des grands projets, faire revenir du beau monde riche et dynamique à qui ça dérange pas de troquer sa maison à plusieurs milliers de square feets contre un appart plus petit, sans terrain, plus urbain, sans entretiens mais toujours luxueux. La gentrification est en marche et à l’image du Nokia L.A Live, une place luxueuse sans aucune âme que celle de soutenir une vague d’un easy upper L.A déplaçant les problèmes des pauvres. Peu intéressé par s’arrêter même si on peut bien l’observer, bloqué dans le nœud de freeway qui barre toute l’entrée nord du bassin angelino. On s’en fout, on est bien à dorer dans la caisse, stoppé sur le grill autoroutier étreignant cette immense nappe de chocolat parsemé de vert. On est vraiment le roi sur les autoroutes de L.A, même lors de bouchons, elles ont tellement d’importance dans l’organisation de la ville, et c’est des passerelles surélevées du reste des maisons, une vue planant au-dessus de tout où on peut rouler vite, le best of. Toutes ces maisons, ces magasins différents qui défilent dans ta petite voiture, avec le CD que tu connais bien qui gueule son rock swaggy juste pour nous, avec notre part de soleil chacun. Ce n’est pas moi qui conduis mais je prends autant de plaisir à faire passer ma tête par la fenêtre et en regardant passer la foire en direction des dernières plages à l’ouest. Puis l’interstate 10, la Santa Monica freeway se sépare en deux et s’arrête, laissant place à des rues parallèles qu’on descend en direction de Venice.
On a repéré un resto 50’s pas chères sur le routard, on se stop sur un parking de Wallgreen, assez loin de l’eau. Ambiance jukebox avec du vieux rockabilly sympa, carreau blanc et rouge, avec des tables vertes, costume uni du personnel. La bouffe est bien moins originale. Toujours rien sur hier soir, mauvais signe. Pas de tips et grosse clope dans la caisse pendant que good lord shine a light on us. Toujours des grandes maisons à jardins mais celle-là sont plus colorées, bien plus sophistiqué. Ça ressemble plus tellement au quartier middle class dans lord of Dogtown. À la base créée par un magnat du tabac à la Foster Kane, il a voulu ramener l’Italie dans cette petite station balnéaire. Il a fait construire des canaux, transporter des gondoles et construire des bâtiments de l’école vénicienne. Sa devait être réussi et draggé les angelinos à la plage, jusqu’à ce qu’ils trouvent du pétrole sous le sable et que presque tout soit rasé et remplacé par de grands derricks. Devenu zone, puis zone de bohème, puis bourgeois à sensation. Plus on se rapproche du frontwalk et plus la population est bipolaire, on est bien dans notre camp de touristes à regarder cette bizarrerie qu’est Venice Beach. On dirait qu’on est sur la place principale, un grand V en tiges métalliques est planté là et derrière ce qui semble être un commissariat s’étend la plage immense et déserte. Une bande de 300m de sable où sont couchés quelques touristes avant l’eau pacifique. En s’approchant on se fait passé devant par un 4x4 de flics qui roule à fond sur le sable, puis qui s’arrête pas loin pour parler à un groupe de filles en bikini loin de l’eau. Cool comme Fonzie. On s’allonge sur nos serviettes, doobies up pas refroidis sous le soleil de Malibu. Pas loin de nous un groupe d’asiats assez déroutant. Famille complète, des bambins aux grands-parents, on arrive logiquement à la plage quand ils ont fini leurs journées. Ils ont amené un stock de matériel impressionnant, tantes, sièges, tables et provisions gargantuesques. Ils plient bagage et en ont tellement qu’ils laissent la grand-mère sur son siège, emmitouflé dans des couvertures pour la protéger du vent, pour garder trois grands cartons de cannettes de soda. Qui fait ça ? La pauvre mémé reste seule trois quarts d’heure, un bout de tête dépassant face au vent de la mer et aux cannettes de Dr Pepper que cinq familles du New Jersey auraient pas pu descendre en une aprèm. On se moque puis au bout d’un moment on la plaint. Contrairement à Edg je n’ai pas envie de dormir quand on est dans un coin comme ça. Je m’essaye à l’eau, froide comme à Santa Barbara, mais avec de plus grosses vagues. J’adore jouer dans ces forces pas très explicables de l’eau, sorti d’on ne sait pas comment, nager tranquillement en descendant l’onde jusqu’à ce qu’un rouleau te martèle la gueule, te retire ton caleçon et te laisse près du bord, du sel pleins le nez et la bouche. J’en redemande et dois me restreindre à pas y rester toute l’aprèm. Je me fais siffler car j’ai trop dévié et suis dans la zone des surfers, qui m’avaient pas l’air très dérangés par moi, mais c’est la règle stricte et jamais moyen de discuter avec des beach boys. Je rentre dans ma serviette, il faisait froid de toute façon et je mérite ma petite sieste. Le surf est parti d’ici, non pas l’objet mais la culture qui l’accompagne de partout dans le monde et ces cheveux longs devenus blonds par le soleil et le sel de la mer, l’attende de la nouvelle bonne vague pour soit tout seul. Très l’égocentrique parait-il. Pas une super tasse de thé.
On s’approche d’un gros skate park à même le sable, avec des gros bowl de béton et des modules fous, et pleins de Californiens à fond. Jamais fais de skate, même si j’avais pris le look pendant l’adolescence. Mais de rester un poseur m’a permis de conserver tous mes membres intacts. Un grand noir avec un t-shirt Bob Marley, l’air trop fracasse sur ses roller blades, va à fond dans le bowl tout en restant sur un seul pied. Jamais vu ça. Les tout petits sont presque les meilleurs du park, et une skateuse consciente que tout le monde la regarde prend les courbes les plus gracieuses pour faire des flips au-dessus des marches. J’ai revu the lords of Dogtown pas longtemps avant de partir, les piscines vides de Stacy Pellatra et ses boyz d’ici on bien influencé la planète. Tout ce qui marche s’exporte, les joggeurs du chemin bétonné qui monte à Santa Monica étaient les premiers à courir pour le plaisir et pour leurs formes. Jusqu’à ce que tout le monde le fasse. Si Venice n’est pas le berceau authentique de cette culture californienne, elle en est une parfaite vitrine touristique. Son frontwalk est un espace bien particulier. D’un côté l’océan infini et les vagues des surfeurs, de l’autre la ville qui s’est étirée jusqu’ici est c’est arrêté sur des petites rues qui desservent la promenade au piéton. Entre ces deux, des magasins plutôt orienté touristes avec un mot d’ordre assez simple, soit en rapport avec le skate et le surf, loc et lifestyle, ou en rapport avec la marijuana, expositions permanentes de pipes et de bangs incongrus et médecins verts, Venice Physicians comme ils se font appelés. Des blouses blanches attendent devant leurs magasins, des jeunes tout de vert vêtus agitent leurs pancartes qui poussent clairement à la consommation. Ça serait peut-être possible de négocier ici mais notre Santa Barbarienne nous suffit bien. Et donc pour accompagner ces magasins atypiques de la ville, des freaks en pagaille qui font leurs numéros, ou attendent sur les pelouses. Un mec traverse la foule en roller, un mini ampli de guitare en bandoulière sortant un solo infini et fracassant sa tête barbue ébahie de tous les jours, un petit indien très typé et bodybuildé à l’extrême, en slip moulant et portant des bois de cerf dans une main, un groupe de jeunes noirs qui font des figures break balèze, des originaux percés et exhibant leurs enveloppes plastiques, des tatooeurs henné qui tatoo en vrai aussi, des artistes en herbe vendant leurs cames en cannette de coka, toutes les couleurs de cheveux et les touristes qui prennent en photo. On passe devant Muscle Beach, centre de la promenade qui consiste simplement en une salle de muscu en plein air à même la plage. Concept bizarre, exib du culturisme et lieu qui a rendu connus Sir Arnold Schwarzenegger fraichement émigré d’Autriche. Puis conduit au statut de Mr Univers puis gouverneur de l’état le plus riche du pays le plus riche. Commencé par faire des squats et des dips huilés et en caleçon sur la plage des freaks. Une meuf en bikini est menottée par des flics, elle parle beaucoup et gesticule. Finalement ils la relâchent. L’ambiance générale de Venice Beach est plaisante, en dépit de sa vente évidente au système et à un certain abandon de son côté bohème.
On entend du bruit en descendant la promenade. Foule et guitares. Edg croit reconnaitre les red hot, mais ça faire des années qu’ils ont rien sorti. Puis en se rapprochant, on entend de plus en plus, ça ressemble à une chanson des red hot, y’a pleins de caméras autour d’une maison, un groupe joue sur son toit et les toits des maisons environnantes sont blindées de gens bière à la main. Le chanteur en costard torse nu et avec une stach improbable, le guitariste ressemble à un petit jeune, le bassiste a les cheveux verts et tout le monde gueule FLLEAAA quand il passe la tête au-dessus de l’acrotère. Plus de doute, on est sur le tournage de leur nouveau clip. Plutôt local comme visite de Venice, après cinq ans d’inactivité totale, they’re red, they’re hot, there’s chill in every peppers and they’re back. Fou d’être là en ce lieu, en ce moment, complètement par hasard, et de voir un truc que des millions de gens vont voir devant leurs télés ou leurs ordis de partout dans le monde. Nous on est là, tout penaud. C’est pas non plus la folie, ils répètent que leurs nouvelles chansons avec des pauses de dix minutes à chaque fois et on les voit pas trop.. Des fois un musicien part sur le début d’une chanson connu genre get on top ou can’t stop, ça fait frétiller la foule, puis il s’arrête, la foule se calme. On se cale sur le terrain de tennis qui est en face du bâtiment. Tous les gens sur leurs toits et leurs balcons avec des binches nous donnent envie. Au bout de la quatrième fois qu’on entend The Adventures of Rain Dance Maggie, on se barre. Plus le gout de l’écouter, pas si bien et tant pis pour le final qui aurait pu être un petit concert privé des Red Hot Chilli Peppers dans leurs cadres de vie, mais ils sont plutôt la pour la prise. Bonne visite à la plage, et son souvenir ineffaçable daté du 07/30/11 à 6 :33pm de Venice Beach, CA.
On doit checker internet pour voir si on passe la nuit dans la voiture ou non, mais peu d’espoir pour le lit. Aucun wifi sur le frontwalk, on demande même à des surfeurs qui en nous méprisant comprennent pas pourquoi on cherche un fast food ici, qui voient pas qu’on est des voyageurs clochards. On essaye de renter un peu dans les terres mais rien non plus, pas de wifi au Subway de la place. On rechoppe la caisse sous le début du coucher de soleil orangé, Paul met Californication. I try not to whine but, I must warn ya, 'bout the motherfuckin' girls from California, Alabama baby said, hallelujah, good girl ya, I wish I knew ya. I know, I know for sure, that life is beautiful around the world. Yeeah, on roule fort sur Pacific avenue fixé sur le nord-ouest rosé avant de trouver un domac. Rien sur couchsurfing pour ce soir. Un mec de 40 piges à San Diego a répondu qu’il pourrait nous héberger demain. On a lu que Venice était dangereux la nuit mais on la sent plutôt bien. Got on top today.
On erre dans les blocks résidentiels pour trouver le spot parfait, et ça dure un moment. Il faut pas de lampadaires, des maisons pas trop sur la rue, la rue pas trop passante. Je sors un blunt au champagne et roule un gros G cig. Il fait nuit et le vent de dehors est presque frisquet, les fenêtres sont à peine ouvertes pour laisser la fumée s’échapper. Douce Marie Jeanne. On philosophe sur les choses de la vie, de la ville et de notre périple, avec des silences plus naturels que pendant la journée. La weed transpire vraiment dans toute la région, les Californiens du sud s’en aident vraiment et ça les inspire. D’un autre coté ils savent probablement mieux faire sans que nous. Y’en a qui disent que ça réveille le rebelle, mais sa lui donne quand même pas vraiment la force et la motivation pour être dans l’action. Il doit falloir une cause correcte pour ne pas avoir le choix et s’y focaliser. Nous deux, on n’a pas vraiment de causes. Edg est passionné par ces études et il a cette chance, mais moi de devoir quitter cette voiture et ce voyage pour faire mon rattrapage de béton armé ça me fille vraiment des boutons. Ici j’ai ma putain de barbe qui pousse ! Trop de découvertes, d’intéressement, d’aventures pas planifiées et qui se déroulent impeccablement bien. La visite de Venice Beach avec comme illustration l’enregistrement du tout nouveau clip des Red Hot ? J’pensais qu’ils s’étaient séparés. Je mets les Sublime from Long Beach mais ça saoule vite Edg, trop de ska punk. Il met une compil. Ces CD c’est vraiment le truc dont je me suis le plus occupé du voyage et j’en suis bien content. Ils correspondent vraiment à plein de moments, ils resteront plus longtemps que moi dans cette caisse. La voiture est enfumée, les gens passent à côté et on débat sur le fait qu’on peut dormir ici ou non. Moi je pense qu’il faudra mieux bouger, les voisins nous ont surement rodés depuis le temps et ça coute rien de rebouger dans le carré de block. Puis j’ai envie de sortir de la caisse, je commence à avoir faim et ai le gout de voir Venice Beach by night. Edg n’est pas très motivé mais j’arrive à le convaincre.
Les pavillons sont assez calmes. Edg nous guide pour aller au Subway en passant par la cote. Les clochards dorment normalement sur le frontwalk, on n’a pas envie de les déranger. Un vieux barbu est posé sur un siège sur le Pacific blvd, il est recouvert d’une épaisse montagne de couettes et dort comme tel, douillet. Il doit pas pouvoir se faire taper sur un gros boulevard. On passe devant lui et un mec de je ne sais quelle milice débarque sur son vélo. Il a une tête marrante, une moustache et une casquette qui le fait vraiment ressembler à Lugi. “Hey men, check this one. Funny huh? You think he’s drunk? High? You think he’s dead? Or is he peeing? I personally think he’s dead. Let’s check” Il prend sa torche et lui fout dans les yeux. ”hey you bump, what are you doin here ?” Le black sous son épaisse barbe blanche se réveille et commence à l’avoir mauvaise mais se calme tout de suite quand il voit le genre du fou sadique, et ça fait rire le milicien et sa matraque, surement un flingue dans son caleçon. D’où sort ce mec ? Il s’en va sur son vélo en ricanant, tel un vieux Walugi qui fait son petit stage de méchanceté. Trop bizarre. On arrive vite au Subway où y’a du monde, assez cosmopolite. Comme d’abb on prend un 30cm à deux, dont Edg à la recette. On est entouré pas des gens étranges. Derrière l’incarnation parfaite du Duke Lebwoski. Veste qui ressemble à un peignoir, Santiag, futal et chemise imitation pyjama, cheveux et barbe péniblement longue et bordélique. Il prend tout dans son sandwich mais râle quand la serveuse lui mets des jalapenos, chips-soda-bières et met tout dans un sac direction son pavillon désaffecté de gros branlo qui vient casser un Subway à minuit. Celui de devant est beaucoup moins trippant, un grand mastoc limite albinos qui ressemble assez au dernier mec d’Eddie dans Desperate Housewives. Quand il remarque les deux petits blancs becs derrière lui il nous sourit, puis se met à parler comme de la merde à la latino qui le sert. “Would you hurry up a little bit you lazy chicas ?” Puis il se tourne vers moi, ” that’s the way to speak to them, uh ? ” , un large sourire attendant approbation en coin. Et là le rebelle s’endort. J’aimerai mais ne peux rien répondre. Je tourne la tête avec un sourire moitié terrorisé et essaye d’ignorer ce nazi. Il réaboit un truc à la fille. Il prend un sandwich composé uniquement de vert et blanc, pain blanc, blanc de poulet, salade, endives, concombre, pepper, sauce ranch et paye en balançant un billet de 50$ sur le cashier. Trop chaud, putain on est vraiment dans ces films ? Ce mec joue encore dans American History X. Edg prend la commande pendant que je paye et va s’assoir la table juste derrière lui. J’essaye de lui dire en criant pas fort de changer de table, mais il m’entend pas. Je vais m’assoir à une autre table, sans sandwich, et Edg se retourne et me dit de venir ici. La peur au ventre et la vue sur le dos du nazi j’explique rapidement le dégout de ce mec et de cette table à Edg. Je me calme en mangeant. Il m’a surement grillé mais pas grave, on doit pas être le type de personne qui le fait chier. Nazi se casse en nous méprisant du regard. Cette ville est vraiment un putain de cinéma géant.
Plus grand monde sur la promenade, on voit que pas mal de gens dorment sur les pelouses, peut-être pas que des clodos mais on va quand même choisir l’option voiture. Pas grand-chose à foutre ici, personne et pas de bars cools. On se dirige vers nos quartiers. Sur long balcon se trouve une grande California party avec plein de gens bien propre. Quand on passe un mec nous lâche un whassup un peu lourdaud. Puis en continuant, l’idée germe. On pourrait peut-être s’incruster ? J’en parle à Edg qui est pas convaincu mais j’arrive à le motiver à faire demi-tour. On repasse devant, rien. Arrivé au fond de la route, Edg propose de retenter une troisième fois, pour rentrer à la voiture. Cette fois un mec crie à Paul à quel point rouler ses cigarettes est cool. Il grogne soulé et on continue. « Putain mec pourquoi t’as pas répondu ? - Ils avaient l’air trop con t'a vue direct il taille mon short, sérieux… » Naaan, incompréhension.. deg. Ça aurait pu être trop bien cette soirée, on aurait pu parler à plein de gens, se faire payer des coups, rencontrer des meufs, pas dormir dans la caisse.. Putain si sa se trouve y’avais même les red hot. J’imagine souvent des scènes hypothétiques, quand je m’applique bien j’arrive à ressentir une partie des sensations que pourrait procurer cette scène. Quand je sais que cette occasion est bien loupée, je peux partir un peu n’importe où, ça me suffit un peu. Edg m’a déjà dit que c’était pas sain, ça provoque toujours des regrets et freine l’avenir. Je m’en fous, j’y passe des bons moments, je fais marcher mon imagination et je préfère imaginer ces scènes plutôt qu’elles ne se passent jamais. Toute façon il est tard. Demain on bouge à San Diego. On déplace la caisse, qu’on gare n’importe où et suivant notre rituel bien rodé, on s’endort sur les Fleet Foxes sans plus de débats.
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