Yeeeah let’s get the fuck out to Santa Barbaraaa ! On se lève et y’a un gros problème dans la chambre, sa pue affreusement le sandwich d’hier. Y’a pas de reste qui traine pourtant. Je regarde Edg à moitié réveillé et largue une grosse caisse. Ça monte tout de suite et présente la réponse, l’odeur est telle qu’on l’a acheté hier, je pette littéralement mon sandwich. Il me regarde et fait de même, grosse caisse qui pue l’emmental-steak-champignon. On est écroulé de rire, l’australien a dû trouver l’ambiance bizarre en partant ce matin. Je l’ai déjà dit à Edg quand on c’était embrouillé à cause de ça, mais je suis sure que les gaz gastriques me feront rire toute ma vie. Je serais un devenu vieux quand j’arrêterai d’en rigoler. On descend de bonnes humeurs aux pancakes et les allemandes qui ont déjà déjeuné nous tombent dessus. « Quelle heure ? - Vu qu’il est dix heures passées, on va dire onze heure », même si on sait bien qu’on ne décollera pas avant midi. Edgard est la contrepartie des allemand, c’est bien celui qui faut jamais croire sur l’heure qu’il donne. En faisant des calculs bizarres on arrive à les persuader qu’on n’arrivera pas pour le Rush Hour de LA. De retour dans la chambre l’odeur y est toujours très sévère et on se remet à péter par-dessus. Ça a dû barder toute la nuit pour que ça s’incruste comme ça. Ça fera peut être sourire la femme de ménage trouvant la pièce et pensant qu’on a fait un barbecue gras dedans, et sa me fait rire de m’imaginer pendant six heures avec les allemandes dans la voiture. Démoniaques sandwiches. Le Jacky D est toujours là. Edg reste sous la douche une bonne demi-heure tandis que je vais calmer les allemandes qui attendent déjà dans le couloir. Elles sont même en avance ces bébêtes. Je descends les affaires dans le couloir où y’a Beaufdef au guichet ou je m’acquitte des formalités de départ puis annonce aux allemandes qu’Edg se douche. Je fais des aller-retour entre dire à Edg de se bouger et voir les allemandes qui attendent. Ça me fait rire. Je bois une petite gorgée de whisky et m’en fais un petit bain de bouche, pour faire peur aux filles, descendant la bouteille à la main. Je m’attendais a plus d’affaires, bourre leurs sacs et le coffre est bien blindé et y’en a dans les pieds des filles mais c’est honnête. On démarre, et en allant rendre le soleil noir auquel les clefs sont attachées, je vois la poule de dos et dans mon moment de réflexion je lui dis pas bonjour. J’aurai peut être du, mais rien ne s’échange de vraiment pertinent lors d’un bonjour, et la Cavaliero rugit déjà. J’y saute, on part et il est midi.
On à oublié deux choses, oublié de fermer le portail du garage, pas grave du tout, et on aurait du racheter un petit sandwich aux champignons, ça aurait détendu l’ambiance de la voiture. On essaie de mettre du son que les filles puissent aimer, US2 avec Rihanna et tout, mais au bout de deux chansons elles enfilent leurs ipod. Celine Dion – Queen of Vegas. J’insiste pour passer une dernière fois dans le Strip, revoir une dernière fois les décors de mauvais gout et en être réjouie de s’en barrer. On crache en anglais sur cet endroit que les filles auraient été les premières supportrices si elles avaient eu l’âge. Bloqué dans ce boulevard de merde. Jersey boys – Come over ! Je change de position assise pour lâcher un furtif, Edg connait la manœuvre et la remarque très bien. On étouffe notre rire, il me regarde quand même mal, elle ne mérite pas ça, on ouvre la fenêtre et fume une cigarette. On les prévient que c’est dans la religion de fumer en roulant mais qu’on essaiera pour cause de respect et de clim de le faire en même temps, et enfin qu’on est des mecs cools. L.A est très mal indiqué, la faute au GPS, on loupe la bretelle et on fait un détour d’une demi-heure sur une ligne droite d’autoroute. Cheval râle, on est tout de même doit dans le désert.
Raël à planté pleins de pubs pour expliquer aux vacanciers flippé quittant Vegas en quête de raisons paranormales que les soucoupes volantes existent. C’est marrant de voir notre presque voisin de Clermont-Ferrand à cette sortie aussi ridicule. À la frontière du Nevada à vingt minutes de sa capitale, une dernière ville où il n’y a absolument que des casinos à la peinture rongée puis on entre en Californie et le vrai désert commence. Les plus grandes lignes droites durent pendant une demi-heure, on passe dans de petits cols au détour de grands monts rocheux rouges qui dévoile la grande prochaine ligne droite à traverser. La route est seulement sur trois vois mais sa roule plutôt bien. Tout le monde s’endort lentement dans la voiture et je me retrouve seule dans le désert. Vu qu’Edg aime pas trop je mets MC Solaar. Je rap sur tout le CD ces chansons que je connais presque tous par cœur. La psychologie ne peut comprendre cette idéologie leurs philosophies est de la pure mythologie. 100 fois plus dangereux que la bombe pyramidale, simple social et sérieux mon idéal est cérébral, j’excelle dans tous les genres mon rival est un miroir, pour toutes ces histoires je préfère J’aime pleins de rappeurs mais celui que je préfère se nomme, MC Solaar, directeur de la terre en somme. Je les ai vraiment squattés ses CD, j’ai essayé un jour ou j’avais un long voyage de me refaire dans la tête tout le 5eme As, il me manquait deux trois phrases. Le rap, c’est les crises d’égo qui me manquent. J’ai vu cette route dans nombre de films qui se passent entre Vegas et L.A, le dernier endroit de Manson et sa bande, le désert gris qu’une grande file ininterrompue d’engins motorisés traverse. Je reste un moment seul et sans avoir vraiment faim m’arrête à Barstow, je commence presque à m’endormir ; tout heureux de ce passage magnifique dans le royaume des chauves-souris.
À Barstow passe la route 66, ça nous fais pas grand-chose d’être sur cet itinéraire de légende. C’est ici que la pensée de rouler à travers des espaces immenses et sans trop de buts logiques a trouvé la culture populaire américaine, reliant le froid de Chicago à la mer douce de Santa Monica. C’est surement le truc le plus connu des états unis finalement, après la statue de la liberté qui est elle-même française. Il y a plein de garages et de stations essence mais on doit remonter la ville verticale un petit moment pour trouer un Denny’s. Perdu dans le désert. Il fait toujours une chaleur à crever. Edg et Quasi commandent un gros burger, moi une salade qui même là est en plastique et Cheval prend un smoothie qu’elle boit à moitié. Elle râle du service et tire la gueule comme jamais. Ça pourrait un minimum l’impressionner d’être ici, en Californie, sur LA route, mais elle est antipathique à un point rare. On dirait qu’elle va fondre en larme. Michelle répond au moins à nos questions et rigole même quand on fait des blagues niaises, meublant le silence qui se fait lourd dès qu’on arrête de parler. On se regarde sans expression dans les yeux, main sur la bouche pour pas trop dévoiler le coté hilarant de la nazerie de la situation. Alors que je suis en train de parler Edg craque, explose de rire. Je pense que c’est un trop-plein mais au bout de cinq minutes je me dis qu’il doit surement rigoler pour un truc précis et me met à le regarder sérieusement. Je commence à être gêné pour les boches qui comprennent finalement pas plus que moi. Il parle à Cheval pendant qu’ils sont aux toilettes et lui demande si elle est heureuse dans la vie et pourquoi elle ne souriait jamais. Quand il m’a raconté ça, j’ai tellement ri que j’ai même pas écouté la réaction. Surement elle devait trouver que ça allait, bien, ou dans la même veine. Puis il m’a dit que son fou rire de mongole venait parce qu’il a cru que j’avais pété en parlant, alors que non, ce devait être un bruit. Génial ce repas. Quasi demande de remettre la chanson de Kanye West et Rihanna, elle lâche son ipod pour l’occasion, puis quand la chanson est finie je mets le Freewheelin’ de Bob Dylan, le premier album du folkeux nasillard qui, une fois la 1ere chanson passé, dois bien les saouler, et les rendors.
Quand je me réveille, on est dans un bouchon au milieu du désert, donc pas loin de Los Angeles. L’ensemble urbain est tellement vaste et complexe que ça semble être le principal problème de la ville. La semaine dernière on a entendu qu’ils devaient fermer un pont d‘une grosse autoroute. Pour douze heures de travail, ils ont eu selon les informations des bouchons de 2 à 3 jours. Ils avaient mis des hélicos a dispositions des hôpitaux et conseillais aux gens de trouver un endroit où dormir près de leur travail, couverture médiatique par les tweets des stars, un énorme bordel. Donc au milieu de rien, arrêté dans une fille de voiture sans vue on commence à s’inquiéter. Des premières maisons commencent à apparaitre, le trafic repart et nous transporte sur une chaine de colline assez verte, où l’autoroute tire sur tout son flanc, en surplomb de l’immense ville. La proximité à cette chaine de montagnes de la ville est surprenante, même s’il n’est pas imaginable de voir la mer de là. Cheval se réveille et sous nos invitations pressantes elle sort son iphone pour nous indiquer ou on doit les poser. Mais il faut descendre la vallée de San Bernardino, ce qui nous laisse un peu de temps. On a changé de disque pour le US1 et on descend la Freeway en mauvais état avec la suite de Abbey Road. Même si sa serait peut être plus sur, Paul veut pas se charger de l’itinéraire, pas notre merde. On sait pas du tout ou on est, au milieu de verdure et entre les palmiers et les petites collines. C’est mignon, contrairement à ce qu’on pensait, c’est très résidentiel, mais c’est peut-être ce quartier qui est riche ? Edg veut les lâcher n’importe où, déjà qu’elles nous payent presque rien, il a pas le gout de faire le taxi. On s’était pas entendu sur ce point, je le concède qu’on est trop gentil. Link Recht et Geradeaus mal traduits par cheval quand on sort de l’autoroute. On se trompe mais c’est de sa faute. Ambiance de Mexique marrante entre les blocks tagués qui semblent animés. Puis on retombe dans un endroit plus sage et on tarde pas à tourner pour poser les filles. C’est des résidences et on voit pas d’hôtels autour, mais elles se débrouilleront. Il est interdit de se garer dans la rue le demain, dès qu’on s’arrête un mec de je ne sais quelle milice viens nous en prévenir qu’il ne faudra pas rester. Peut-être un film qui se tourne. En sortant de la voiture on voit au loin les petites lettres sur la colline d’Hollywood.
Une fois sortie et leurs sacs à la main, les filles nous donnent leurs pauvres billets de vingt dollars, on aurait vraiment du leur demander plus, mais bon.. C’est nous les gentils. Je demande deux fois comment à Cheval comment on fait pour aller à Santa Barbara et elle me répond deux fois à côté. Allez, barrez-vous. Je lâche un Maybe see you si hypocrite qu’il fait ouvertement rire Edg. On fume une roulée puis je vais demander au gardien qui sera surement plus sympa. Il est en train de parler à un mec en costard décontract. J’explique notre situation et ça fait sourire le dandy, il me dit qu’il faut tourner deux fois à gauche et aller tout droit jusqu'à Santa Barbara. Il ressemble trop au producteur bidon dans True Romance, je suis sur que c’est un mec du film de demain, où quelqu’un de haut, vu ses premiers regards un peu hautains et l’admiration et la mouille que produit le flicard. Les San Franciscains nous avaient prévenus du matérialisme des agnelenos. Clef, Clope, accélère, deux fois à gauche et on reprend l’interstate 10. Sirène de bateaux, petit gratouillage d’une basse, averse de charleston, claviers de saloon, guitares blues. Well I did go into Town about an hour ago ti-ta-touda-dwaw-doudoudoudoudou Took a look around to whip where the wind blow ---- where the little girls in their Hollywood Bungalow ---- are you a lost little lady in a city of light? Or just another lost angel --- City of night – CITY OF NIGHT– CITY OF NIGHT . Putain la chanson est magique. Le soleil se couche et faire briller les palmiers rose. L.A Woman on the afternoon, give me your blues. L’autoroute a au moins vingt voies monte sur des collines, drivngin down your freeway, plongeant vers le pacifique. 2pac Cali Love. Ce CD est parfaitement synchronisé, la lumière tombante est féerique. La cote est beaucoup plus accidenté que je le pensais, tout le long orné par une cime de colline verte et la nuit appuie sur les vagues de l’immense océan, et on roule pendant deux heures dans cette nuit qui semble pourtant fragile.
10pm quand on arrive à Santa Barbara. On sait pas où aller, pas d’adresse dans l’e-mail. On sort de la one-o-one dans le centre et se pose devant un macdo. Les gens à l’intérieur nous regardent méchamment, mais on a un mail du geek. Heureusement qu’il y a une carte sur le routard, on va à l’endroit que nous a indiqué l’iphone et on trouve rien. Pommé encore une fois tard le soir. Au pire on a du whisky à se couler et dans tous les cas on peut dormir sans problème dans la voiture. Edg va demander notre adresse dans une auberge de jeunesse. Je fume la fin du american spirit en écoutant les indienneries du Brian Jonestown Massacre, Edg annonce que l’on s’est trompé de ville. Les vieux surfeurs qui l’ont regardé de trav lui ont dit que c’était à Golgotha, la ville du campus. Finalement geek dans un campus Californien, cool ! On reprend la 101 et passe sous une arche proclamant « Welcome To USB ». On tourne un moment au milieu des blocks énormes puis on trouve l’unité de bâtiment du geek. Un petit style hispanique dans la courette qui traverse l’immeuble, Georgéu nous avait dit que notre présence ne dérangeait pas sa coloc qui est pas là mais quand on entre une meuf plus grande que moi et avec les bras de l’épaisseur des jambes de Edgard ouvre la porte. Fausse blondeur dorée et bronzage de surfeuse sponsorisé. Sans trop de réactions elle téléphone à son coloc et Georgéu arrive « salut les mecs désolé je savais pas si vous arriveriez donc j’étais chez mon pote mais c’est cool vous avez faim on peut aller à la supérette ouverte jusqu'à deux heures et vous êtes garé où vous voulez monter vos affaires ?§! » une avalanche hyperactive. On va bouger la voiture en allant à la supérette, sur la route : bon toi t’es ingénieur tu veux construire quoi comme projets ? Euh je sais pas si je veux vraiment m’orienter là dedans après le diplôme. À bon mais y’a des trucs super pourtant tu pourrais faire un tunnel qui ferait Moscou-New York en une demi-heure propulsée uniquement avec la gravité une sorte de fusé ascenseur tomberai sans frottement avec l’air et sans propulsion ni freins du fait de l’équilibre des forces gravitaires ça serait révolutionnaire et physiquement possible mais on ne sait pas comment construire le tunnel. T’as une idée ? Non. Le mec. J’ai eu honte quand il nous a dit qu’il était de Moldavie, je croyais que c’était un pays qui existait que dans Tintin. Je savais même pas que c’était en Europe. On arrive au magasin et il explique continuellement comment il optimise ses actions. Il teste une expérience scientifique australienne disant qu’il était possible de modifier son système de sommeil en dormant trois heures par nuit et en faisant trois siestes de 20 minutes réparties dans la journée, et qu’après l’acclimatation ça serait viable sur le plan physiologique. Il en est à deux semaines et commence à trouver ça dur. Edg tique, c’est pas naturel et on a pas à modifier le comportement humain comme ça. Moi je trouve ça fascinant. Il parle au geek en moi, et il semble vraiment surdoué. Il s’excite quand à notre indécision sur le repas de ce soir. Puis finalement il propose de nous payer ses pâtes si on paye notre sauce. On prend des bières. Il écoute attentivement notre récit de voyage et est surtout intéressé par le club de Striptease, puis se met à rêver d’une femme qui changerait physiquement tous les jours. On se gare devant la confrérie juive et rentre chez Georgéu qui nous propose pour rentabiliser le temps d’envoyer quelqu’un à la douche pendant que les autres boivent leur bière. Je me rends compte et comprends. On est bien tous les trois non ? On ira se doucher après. L’appart est en bordel organisé, tout neuf et moderne. Le loyer et de 2000$ par mois, divisé par deux, les prix généraux des logements en campus. La douche italienne a un design ciselé. On a ramené le Jack Daniels et se sert un verre sur caillou. Georgéu regarde son verre en disant « Dieu que le gout du whisky est intéressant en nuances, mais n’égalera jamais la complexité du vin, mais quand même bien plus que dans la bière». Ok mec.
Donc ce mec n’est pas le geek auquel on s’attend en France. Il fait une thèse pour Microsoft au laboratoire de physique quantique. Il travaille sur l’élaboration de calculateur quantique ou le bit de 0 ou 1 serait remplacé par un « on ne sait pas si c’est 0 ou 1 ». Et leurs propriétés calculatoires pourraient résoudre les plus grands mystères, mais il ne comprend pas parce que sur le papier il devrait normalement fonctionner. Un calculateur peu fiable de 128 qubits a été vendu l’année dernière à une compagnie d’armement pour 10 millions de dollars. Moi je suis au rattrapage de béton armé. Il a fait ses études au MIT à Pasadena, et viens à la base de Moldavie. Un poulain de génie, résultat du grand brain drain américain, ramenant des génies des sciences de pays dont on ne sait même pas l’existence. Il nous demande si on fume de la weed et dit qu’il est grand fan. Il nous propose d’aller fumer chez ses potes et pourra nous en acheter demain. Le génie Californien. On descend en dessous avec Jack D. Deux gros footeux américains qui sont contents de voir arriver du whisky, regardant des trucs débiles. Il charge le vaporisateur avec un petit peu de weed. C’est la façon saine de fumer, ça gonfle un gros ballon que tu respires, ça à un très léger gout d’herbe et aucune odeur, donc utilisable dans les fêtes non-fumeurs et tu peux faire bédav les non-fumeurs. Georgéu fumait beaucoup de clopes à l’université et aime donc bien les spliffs. Puis il est européen aussi, mais il certifie le meilleur rapport weed/défonce dans le vapo. La beuh est portée à très haute température et le THC se dissout dans l’air, mais ils partent en couille quand il décrit les vraies réactions chimiques et sa saoule Edg qui aspire presque pas et sort fumer une clope. Je le suis et l’écoute cracher sur cette façon de fumer, et sur les gens aussi. Il aime pas ces façons de penser. Moi je trouve ce raisonnement légitime et ça m’intéresse de passer du temps avec ces profils, ça change des commérages futiles de bobo, ça, c’est vrai, absolu, en général, même si les deux ricains n’ont pas l’air très intéressant. Dedans ils sont en train de regonfler un ballon, Edg passe son tour et je prends une bonne dose. J’m allonge sur le canapé et pense au bonheur de cette herbe folle. Georgéu est surement le mec le plus intelligent avec qui j’ai parlé et même lui s’enflamme pour Marie Jeanne, ça doit pas être si mauvais de se faire emporter le cerveau dans ces lointains monologues ou la langue ne peut plus suivre. Je suis douillet dans ce canapé, physiquement détendu. Besoin de personne, face au spectacle sociologique ou scientifique ou artistique mais passionnant. J’espère fumer un petit peu pendant toute ma vie. C’est quand même un peu égoïste comme produit, et j’aimerais bien fumer avec ma copine, avec qui normalement la fusion marcherait. Ça pourrait être un test reconnu. Je sais pas si ça fonctionnerait avec Angeline, je pense pas qu’elle soit tellement dans cet état d’esprit. Je me ressers un JD avec des glaçons. Même si je me déteste souvent les lendemains où j’ai bu, j’arrive parfois assez à devenir drôle, et j’en suis fier. Mais il faut que j’arrête de mélanger les deux drogues légales de la jeunesse, ça donne toujours un résultat trop négatif. Le piège le plus fréquent est de basculer dans la surenchère de pétard quand t’es trop bourré et qu’arrive l’envie de se lâcher pour la quête de quelque chose d’autre. C’est classique. Je ne finis pas mon verre, je dors déjà de toute façon. Je bois pour les autres et fume pour moi.
Edg me gratte les mollets et j’émerge en m’excusant d’être une si grosse limace. Je remets ça sur notre voyage de douze heures. On rentre dormir, Georges aussi, il en a marre de son régime de sommeil et est assez défoncé pour la fainéantise et donc pour le repos. Y’a un canapé et des coussins, je prends le par terre. Edg parle toujours de la modification du sommeil et conclut sur « de toute façon ce n’est pas comme ça que l’homme est fait. - L’homme évoluera, répond Georgéu. Tout est dit.
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