Plus personne dans la maison, 10am. Bonne nuit passé sur ces modestes canapés. Dehors il fait un ciel lourd et gris, caractéristique du début des matinées à Los Angeles. C’est des moments qu’on ne connaît généralement pas. Y commence à faire dangereusement faim, plus de tabac pour Edg, y faut sortir vite. Au bout de la contre-allée qui débouche sur la route, deux personnes ont le nez dans le capot d’une voiture. On voit pas Nathan et de par l’habituelle timidité couplée au réveil très récent, nous songeons à faire le tour de la maison. Je prends ma responsabilité de parler et vais voir le mec, même âge que notre hôte mais plus accessible à la conversation. Il est metteur en scène, débutant, blond avec les cheveux en l’air, mal rasé, et bosse moins que Nathan qui est preneur de son. Ce qui explique le livre bizarre sur Star Wars. Il nous renseigne un coffee shop du quartier pour le petit-déj. Toujours sous la grisaille, on arrive dans ce lieu qui a tout de classique, rempli de hipster que l’on a fait que croiser durant notre courte marche. On doit être dans leurs quartiers. C’est pas un phénomène qui a trop explosé back home, pas encore, du moins pas à notre niveau de hype à Saint Étienne. On va surement le voir arriver. Des petites chemises qui font déglutir de colorées tatooages et des bijoux old fashion, jeans troué, lunettes pour tous. Important, ancré dans la société. Edg a lu un courrier international sur le phénomène, et son ex-bozardeuse à tout confirmé. Il listait entre autres les trois ingrédients d’un coffee shop hipster : une déco minimaliste mais agréable, check, du wifi, check, un très bon caffe latte, je prends toujours la pisse la moins chère mais d’après Edg les trois conditions sont réunies. La musique qui leur est attachée est assez cool en général, des trucs de Jacques. Celle qui est jouée dans ce café est insignifiante. Le concept d’étiquette évidente mais complètement renié est un peu caricatural, non c’est pas moi qui suit la classe non classe, la réflexion très orientée comme excuse. Pas d’échange avec l’environnement, c’est le matin, et ils sont trop hautains pour être abordé, certainement. Je me demande s’il y a une histoire derrière chacun de ces tatoos. On rentre à la maison par un autre chemin qui monte tout en haut d’une butte entièrement habitée et exploitée, la même ou on s’est garé hier, même de jour la vue est bouchée, puis on descend tranquillement l’allée resserrée de devantures de maisons travaillées puis négligées et rapetissie de par les mini jardins qu’elles semblent nécessiter.
Le coloc a fini son expertise, il lui reste à aller chercher la pièce manquante. Il répare des voitures pour dépanner. « everybody need something for living, uh ?! ». Il a bien la pêche pour un bon matin. Il trash une bonne partie de la population de la ville, dont pas mal pour les hipsters, naturellement. On lui propose de fumer, il nous répond qu’il a arrêté il y a deux mois. Il faudra bien un jour. Il prend quand même une petite latte. À peine dix heures après la veille, on se retrouve dans les mêmes brumes de réflexions et de sérénité. Vraiment tuante cette sainte Barbarienne. On fume trois spliffs moyens en trois heures ou on fait des aller-retour entre le salon et la terrasse au-dessus du garage, peuplé par des canaps éventrés et des jouets débiles pour gamins bourrés. Y’a un magazine dans les chiottes qui affiche fièrement un énorme fusil d’assaut tenu par une babe en maillot de bain. Intrigué, j’ouvre ce truc. Du blabla du niveau de l’étron que je défourne, le plus choquant c’est quand même les pubs qui surfent sur tout ce qui peut pousser les cons. You’re afraid of your neighbourhood ? You want to protect yourself and your family? You’re a Patriot? You need this AR-15 with laser vision. Je sais pas à qui est ce magazine.. Je referme vite cette daube et me concentre sur mon essuyage. On prend nos portraits en photo dans le salon, y’en a une ou on dirait qu’Edg a un ventre poilu et est enceinte, alors que c’est son genou, un autre ou on dirait vraiment une chanteuse de new wave des mid 80’s. Fumant une cigarette sur les canaps, on ne peut que sentir le fourmillement de la ville. Peut-être à cause des hélicos. On met la clef sous le paillasson et allons explorer Hollywood.
Le petit square le long du Sunset Boulevard semble assez pauvre. On ne sait rien de cette rue, qui fait une cinquantaine de kilomètres de long et pourrait suffire à synthétiser l’ensemble de la ville. Quand on monte dans le bus qui le remonte, on demande au gamin derrière nous dans combien d’arrêts est le Hollywood blvd. Il nous répond comme s’il avait pas compris. Edgard réexplique mieux et le gamin nous répond qu’il nous préviendra quand on sera au Hollywood boulevard. On a pas du tout les notions des échelles. Pas d’arrêts indiqués, pas vraiment de lignes régulières, c’est juste un bus qui remonte une rue en s’arrêtant aux croisements de gros axes du maillage, un arrêt ça exprimerait un point, faudrait le nommer, faire une grille d’horaires.. On s’endort sur nos sièges et attendons cinquante minutes dans ce bus, observant s’enchainer les paysages monotones de cubes et de maisons quémandant un jardin, les magasins a la devanture miteuse, puis un cross avec des enclaves pour se garer. Même si la structure est répétitive, les choses ne se ressemblent pas tant. Quand on regarde une carte, cinquante minutes de bus pour faire une portion aussi petite de la ville, ce réseau de transports en commun est compétemment à la déroute. On prendra notre voiture la prochaine fois pour bouger. Notre pote nous réveille quand on arrive at the bottom of the hills.
À l’angle de Sunset et de Gover, juste sous le boulevard de Hollywood, un couple de jeunes nous demande une clope. On discute, on a rencontré peu de ricain qui fument du tabac. Eux ont l’air contents d’avoir trouvé des Français qui puissent discuter. Elle a quitté son Montana natale pour venir vivre à L.A. L’activité de la nébuleuse comparée à la campagne doit être ridicule. Lui est californien, to live and die in L.A proclame-t-il fièrement. Il sort une pochette toute tachée de marron, avec dedans un papier qu’il sort et nous montre. La prescription, ou un médecin atteste que sa maladie devrait se soigner grâce à la marijuana. De quelle maladie il n’en est pas question. Seul un Californien avec une id peut se procurer puis peut s’acheter de la weed à volonté. Il a l’air d’en être fier, et ça lui permet bien, insiste-t-il, de transporter la quantité et la qualité de weed qu’il veut devant tout agent de la LAPD. Sweet ! Y’a quand même une dualité entre le golden state de Californie et l’état fédéral des États Unis, pas possible de fumer devant les chaussures cirées et les costards noirs des agents du FBI ou de la DEA,. On prend leurs numéros pour peut-être se retrouver quelque part, après.
Le célèbre boulevard au sol en marbre aux étoiles incrustées dans ces plaques avec les noms et la spécificité de l’artiste, ciné, télé, radio, musique ou théâtre. Il faut passer devant une commission et lâcher 30 000 $ à l’asso des amis d’Hollywood pour pouvoir faire sa petite cérémonie d’intronisation chez les stars. On n’en connaît pas une énorme partie et ça me fait passer la ballade sur le boulevard les yeux rivés vers le sol, même si c’est un peu caractéristique de mon style de marche, à chercher un nom que je connais sur le trottoir. Devant l’étoile de John Lee Hooker je me fais prendre en photo comme un touriste de base, même si je connais pas grand-chose au blues. Au bout, y’a les étoiles des Beatles, d’Elvis et de Robert de Niro. J’me prends devant les Beatles. On fait le chemin inverse et arrivons devant le Chinese Theatre, à première vue là où ils font la cérémonie des oscars. Dans la petite coure tournée sur le boulevard y’a les acteurs les plus connus et les empreintes de leurs mains. J’ai à peu près les mêmes que Tom Hanks. Super. On ère dans le grand centre commercial qui est derrière et sur une passerelle extérieure, avec une vue lointaine sur les lettres blanches de la ville. HOLLYWOOD. C’est naze, y’a un nombre impressionnant de mecs déguisé qui quémandent des photos, on se croirait à Las Vegas. C’est touristique, cher et rien à acheter, pas grand-chose à voir. C’est sûr qu’aucune star n’ose s’y aventurer, au milieu des touristes qui payent pour voir les murs de leurs demeures dans de grand bus. C’est une vitrine même pas brillante. Fatigué de la défonce, on choisit de rentrer au bus sans rien dire. Un chihuahua attendant sa maitresse devant une vitrine de magasin, accroché à un ballon à l’hélium, assis paresseusement. Toujours beaucoup de clochards font les poubelles. Derrière nous un black branché à son casque fluo roule un blunt entièrement vert. Je m’endors rapidement, en musique.
Réveillé cette fois par Edgard, retour au petit square sur Sunset où les hipsters ne sont pas plus actifs le soir. Quand le coloc de Nathan arrive à la maison, il nous expose sa soirée en perspective : un apéro, qu’ici on appelle plus judicieusement pre-game, chez un pote à Loz Feliz, puis sorti en boite voir un ami qui mixe dans une soirée qui est annoncée comme pas terrible, mais c’est un pote, puis house party chez d’autres potes. Il nous propose de le suivre, on est partant, la grosse bouteille de Jack sourit. On prend quelques secondes de répit pour s’en jeter un, remplir une bouteille en plastique et on monte dans sa vieille voiture forestière beige remplie de mégots et de trucs vides. Ça n’a rien à voir d’être ici, assis sur ces sièges en vieux cuir rouge clair à foncer sur Sunset en doublant à droite et à gauche avec un faux fou quand même énervé et sa crête en équilibre tranquille entre ses deux tempes rasées plutôt que de marcher à deux à l’heure sur des trottoirs sales. Notre hôte réel est marrant et va assez vite. Il a un regard éclairé et parait vivre une vie que je pourrais comprendre. Il met du rock à la Strokes et insulte les grosses voitures qui vont pas assez vite. Au croisement du Santa Monica Boulevard, il nous annonce que c’est à cet endroit que les émeutes de 92 ont le plus dégénérer. Je sais pas comment ce peut se faire, vu qu’il y a des quartiers beaucoup plus pauvres au sud de la ville, South Central, Compton, Slauson, Inglewood, Watts, pleins de noms connus quand on écoute un tout petit peu de rap w coast. Ils étaient pas contents, et ici même si y a des pauvres c’est peut-être pas les plus à plaindre. Mais bon, peut-être que les barbares étaient montés jusque dans les beaux quartiers pour bruler. Ils auraient eu raison, c’est tellement deux mondes qui s’opposent, coexistent et sont spatialement très proches. Peut-être que les uns ont besoin des autres et inversement, pour faire Los Angeles. Il y a en tout cas beaucoup plus que deux mondes. Edg arrête pas de dire qu’il peut pas comprendre la ville, qu’elle est pas bâtie sur des concepts qu’il peut globaliser. C’est l’échelle qui est inconnue, cette ville est tout à fait rationnelle.
John s’arrête à un liquor store sur un petit square. On fume notre roulax et de l’autre côté du boulevard je vois un graffiti qui m’est connu. Je m’approche, oui, c’est le mur devant lequel pose Elliott Smith sur Figure 8, mon préféré. J’ai gardé un petit moment en fond d’écran ce graffiti dans un état antérieur, là un connard a foutu une grosse couche de peinture violette immonde par-dessus tout. Y’avais marqué des paroles de ses chansons, it’s hard to tell, it’s hard to say, oh well, okay. City of night. Pur hasard fortuné de se trouver là. Je veux traverser le boulevard mais le flux de voiture est trop intense. J’hésite mais les écoulements irréguliers des feux de nombreuses lignes sont trop rapprochés. On rentre en voiture, on part sans que je puisse faire un bisou au mur. Ça aurait été ridicule.
Arrivé dans le champ de pavillons tranquille qu’est Los Feliz, le bonheur au pied des collines. Le salon de la maison est meublé mais vide, une dizaine de personnes sont debout dans une cuisine d’été à moitié sous-sol. Ils sont plus âgés que nous. Un des propriétaires des lieux, qui semble être un des best du coloc, est une parodie ricaine de Brunö, des cheveux mi-longs lissés et coiffés, une chemise rouge soyeuse et un pendentif en forme d’éclair orne sa chemise entre ouverte. En général je ne juge pas trop les gens sans les entrevoir vraiment, mais j’aime pas quand ils se prennent au sérieux et que pas grand-chose d’autre en transparait. Il reste accueillant, on parle pas beaucoup, répondant aux curieux. On apprend que notre coloc John commence à monter, il a fait un clip pour une chanson de Pharell feat Lil’ Wayne et un autre rappeur de la west, pas du grand travail selon lui mais suffisamment médiatisé pour pouvoir le faire décoller. Et quand ses potes en parlent, il arrive à rester modeste. Tous ces gens ont deux points en communs, ils ont tous un pied dans l’industrie cinématographique, des monteurs, maquilleuses, scénaristes, acteurs… et ils attendent l’étoile et la garniture dans l’IMDb pour pouvoir mieux bosser. Aucun n’est encore trop famous, ils guettent et bossent au black sur les tournages. Un pan entier du pays est attiré par ce show biz, presque personne n’est californien d’origine. Hollywood et ses vraies légendes. I don't want the lead in your play. The star's just a part of the scene. The gentleman in green, paying off, out on the street. I can't go home, it's not on my way. L.A. Things I've never done, cars parked in the sun. Living in the day, but last night I was about to throw it all away.
Cette soirée c’est pas le niveau auquel on pourrait s’attendre. En premier lieu, les mines sérieuses et la volonté de prestance vestimentaire m’ont intimidé, mais entre le JD qui coule comme un torrent entre les glaçons, les fausses vraies bières, ça tend de plus en plus à la soirée apéro d’ado avant la sortie en teb, ce qui convient assez bien. Le sosie de brüno dragouille une fille qui a du répondant et serait cool si elle n’était pas cachée derrière une énorme seconde peau de boutons. Un couple d’habitants de la maison entrent et se font insulter par brunö car ils sont partis pour aller se coucher. Pauvre type. On est obligé de fumer nos clopes sur le perron, dans cette rue apathique à la fraicheur agréable.
C’est l’heure d‘aller à la boite, débat du moyen de transport et c’est le métro qui gagne. Nique, je prends ma bouteille de bronze, les flics verront pas que c’est du whisky. Les gens parlent fort et marchent vite, contents de sortir. La bouche de Sunset & Vermont est théâtrale, un espace énorme descendant profondément dans les terres angelines et profite d’un mur entièrement tapissé de petites demi-sphères en relief, aligné sur un fond sombre, qui aurait inspiré l’étoile de la mort à Lucas un soir d’errance. On prend nos tickets quand une partie du groupe se met à courir et Edg, brunö sa meuf et un couple, loupons le métro nocturne.
On hésite, est-ce que ça vaut le coup d’attendre le prochain. Brunö l’insupportable nous fait la morale jeune comme quoi faut y aller, ça va être bien, plein de trucs pas intéressants. Je fais du stretching sur les escalators pour me maintenir et ai bien le gout de voir ce que ça donne. On attend, longtemps. Le odd couple se tournent autour d’une manière presque salace, mielleuse. Edg est pas d’une super humeur non plus. Le Jack Daniels est resté avec le coloc. Une demi-heure et le métro arrive enfin. Edg demande confirmation, on monte. Le couple rentre dans le métro et s’en échappent au dernier moment, les fourbes, se tiennent devant la porte en faisant des signes de mains. Vus comme ils sont collés, ils passeront surement une meilleure soirée que nous.
Hollywood & Vine, l’exact même endroit où l’on était l’après-midi. Y’a plus personne, on suit brunö et sa teen, un peu plus loin sur l’avenue, jusqu’en dehors des étoiles. Le coloc est devant le cube aux néons rouges, puis nous saute dessus. Il pouvait mettre que le nom de Edgard sur la liste, et il nous tend la bouteille en plastique de whisky. Il la reprend et nous fait voir ou il la planque, derrière une barrière de métal. Y’a la queue pour entrer entre des barrières de chantiers, quand on rentre dans le club, c’est 15$ et c’est vide. Deux salles, le mec mixe une musique complètement passive et même si le coloc se fout devant lui et remue sauvagement sa tête de punk, le reste est mort. Brunö a vite disparu avec pustule. On est mou.
«- on rentre ? me dit Edg. – si tu veux. – non c’est pas si je veux, si tu veux on reste. – non, si tu veux partir on peut y aller. - Non je veux pas te forcer – non mais si tu veux on y va. » Je veux qu’il dise qu’il a envie de rentrer. Moi j’accepte le fait et je suis pas pressé de rentrer tout de suite, mais je veux que Paul me dise qu’il se fait chier et qu’il veut rentrer. Sinon pas de raisons de vouloir rentrer. On fait les sorties clopes en alterné. On se jette des regards énervés, de loin. Je parle un peu au coloc mais rien à lui dire. Je suis serein, j’ai toujours un peu aimé énerver mes amis, c’est venu avec mon petit frère et ça marche à merveille avec Arthur. Il est trop facile. En trois phrases je suis déjà arrivé à le faire passer de l’état de normal à très vener. Quand Edg me regarde, je danse en faisant style de m’amuser. « Putain okay c’est bon je veux rentrer. T’es vraiment trop un con de gamin, j’hallucine j’en peu plus ». Sortie définitive, j’ai gagné. La bouteille de jack n’est plus là. Le coloc était chaud. Nathan nous a laissé les clefs sous le paillasson, c’est parfait. Après un grand silence tendu : «tiens il fait beau aujourd’hui, tu ne trouves pas Paul Edgard ? – ferme ta gueule, j’ai mon poing serré dans ma poche depuis le club, je rêve que de t’en foutre une.» Chacun son tour. J’en suis fier et je réduis la provoc, faut éviter l’arrachage de câble. On a encore quelques miles à faire ensemble. Je calcule ensuite qu’un enfant unique doit mettre plus de temps de se remettre d’une chamaillerie. Le voir à bout, à vouloir me frapper pour quelques mots bien placés, c’est bien plus amusant que cette vieille boite d’où on vient.
Edg sait qu’il y a plus de métros, on attend le bus de Gover, sur un banc à clochards. On a un seul dollar pour deux, le chauffeur du bus nous conseille d’aller taxer un dollar à un passager. Je demande à la volée, je ne reçois que des regards étonnés, blanc bec que nous sommes. Pas un seul phénotype européen dans le bus. Le chauffeur nous laisse avec notre dollar et j’ai l’impression que le trajet est bien plus court. Il est 2 :00am, pas de bringueur dans ce bus, des mines de pauvres bourgs fatigués qui reviennent du travail. On a bien sûr lu que c’était la ville dangereuse du périple, avec les gangs et les agressions. Face à ce potentiel danger peut-être présent dans le bus, on ne s’embrouille plus, restons assez calme et amical, calé entre deux clochards, mais quand on s’arrête à notre petit square, reprise de la froideur. Une petite salle de concert annonce un concert de Metronomy demain et Yesayer dimanche soir. On a déjà vu les deux, au Szigets, et Metronomy à Lyon mais on n’était pas serein. Au lendemain de la crise qui a bouleversé notre groupe de pote, Jacques et Cate amant tous deux présent et fuyant, on vu arriver Violette, la troisième patte du triangle amoureux, qui s’était faufilé dans la salle, un immense couteau dépassant de son sac. A priori, un grand concours de circonstances. C’est toujours la merde dans la bande de potes. Au moins avec Edg ça va s’arranger. On ne se parle que pour s’envoyer des pics bien sentis, jusqu’au canapé où l’on se couche, sans joints. Edg est persuadé que j’avais pris le meilleur couch et l’on échange donc. Je m’exclame tellement le sien est plus confortable.
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