Début d'été 2014

En rentrant à Saint Chamond de la demeure stéphanoise de Margaux au-dessus de l’opéra, je me suis trompé de route. Ramble Tamble était bien callé quand j’ai démarré, sept secondes de commencé et déjà le feu dans la corsa millénaire et sénile. Ouuuuuhouuuu, down the road I go. Je me suis retrouvé devant le CHPL qui porte déjà la lourde marque des années 2000, à deux heures et demi du matin en le clair dimanche soir d’un long weekend, j’étais dans l’état parfait pour faire un passage par l’ENISE, cette ancienne école qui m’a hébergé et endormie pendant quatre ans. J’aimais pas y monter au sommet de cette belle colline surplombant la vallée du Gier et la rencontre accidenté stéphanoise. J’ai quand même quelques bon souvenirs la haut, mais je ne saurais pas dire si elle m’a apporté quelque chose de bon. Des connaissances moyennement utiles, aucune fille, très peu de reconnaissance. M. Dubet tout de même, et d'autres. Puis quelques franches marrades. Personne dans la rue, à l’Angélus un groupe de zonard rentrant chez eux et surpris d’entendre ce riff de guitare qui dure à l’infini et faisant écho à la nuit calme de la Métare. Le vide dans la tête, sans penser à la corsa qui chauffe, j’appuie à fond sur la pédale même si ma voiture à une accélération booléenne. Pied au plancher pour accélérer ou rien, tout dépend de la vitesse, et j’étais jamais monté à l’ENISE en 5ème. Le temps arrêté, coup de pile devant l’école vide. Personne pour l’été, rien à voir et la musique s’excite encore et encore. J’enlève toute vitesse et descend la route la plus pentue en roue libre. Cette route ou on a fait un bon nombre de tête à queue lors des prémices d’épisodes neigeux qui frappaient toujours l’école en premier. La musique s’énerve de plus en plus. Je devrais pas conduire si vite. Sans ne plus rien toucher. Je descends cette dernière cote. Quand je passe au-dessus de l’autoroute s’enfonçant dans la vallée du Gier John Fogerty se remet à brailler, They're selling independence, actors in the white house, acid in digestion, mortgage on my life, mortgage on my life, mortgage on my life. La voiture prend toute seule la direction de la route étroite entre des habitations penchées sur les voitures garées sur ce qui devrait être la voie de droite qui descend à Terrenoire. Ouuuuuhouuuu, down the road I go. Elles nous ont fait rouspéter longtemps ces caisses, quand on faisait du covoiturage avec les anciens de Claude Lebois pendant ces deux premières années d’étude. Je n’ai pas tellement repensé à ces moments, quand on était content d’en avoir finit avec la grosse journée de cours, un peu fainéant et content de rentrer chez soi, chez ses parents. C’était des bons moments sur cette route, mais qui sont tellement loin. Tellement de choses depuis. Pas tant a changé pourtant. Je descends cette route que je connais, je sais où elle mène et m’y laisse aller. Elle rendait ivre parfois. Je ne pense pas à sa chute, bien que cette question m’ai toujours obsédé. Une voiture est arrêté au milieu de la route vers le cimetière, à coté de la bretelle de sortie et le fait qu’elle allume ses phares et se tourne vers moi me sors de l’état d’automatisme halluciné dans lequel je me trouvais – et si c’était la Bac ? J’ai presque pas bu ce soir, je pense que je flippe pour rien. Journée de déménagement de l’appart des filles archis, cet appart ou j’ai passé le plus clair de mon temps et pas forcément éclairé lors du 1er semestre de cette année. Re-même travers, et rien n’y change vraiment. Tinder a biaisé sans aucune raison mon inscription cet aprèm. Faut savoir séparer amis et meuf, et c’est pourquoi je veux du neuf. La recherche de boulot n’avance pas et je suis trop dans le brouillard pour y penser, à 110 sur cette route entourée de platane laissant derrière la place du triste quartier, son commissariat et ses pompes funèbres et gagnant l’autoroute, je regarde par ma porte de derrière. Normal, cette chanson me rappelle la Louisiane et à la Louisiane est accroché son image qui a fini de me torturé mais à laquelle je repenserai toujours, mélancoliquement je devine. Je n’ai plus de frissons en pensant à ce qui aurait pu être. Du sang neuf don’t j’ai besoin. Où? Bother me tomorrow, today I'll buy no sorrows. DOUU DOUUU DOUU looking at my back door. Je suis enfin sur l’autoroute et peine à doubler un camion-citerne. Sur le tapis glissant je pense à mes diverses réactions de la journée. Je deviens une personne que j’apprécie de plus en plus. C’est la bonne pente non ? Celle qui contourne Saint Chamond en passant par son sommet à coté de ma maison me fait perdre 30km/h. Pas grave, je redescendrais de l’autre coté en roue libre. Ici est plus sec qu’a Sainté, c’est étrange ce temps. Il pleut et fait froid en ce plein mois de juillet. J’ai une sale toux que je traine depuis Dours, bronchite m’a dit Niko qui avait la même et est presque médecin. Il y a une semaine pile on se faisait violer tous les sens devant M. Oizo qui n’a pas lâché son bouton de stroboscope durant tout son set de deux heures et à balancé un son déconstruit, violent et rapide lapidant les neurones et le cœur et révélant un sens du rythme global qui avait été enfouie depuis longtemps. Tuerie. En tout cas cette gorge niké n’est pas aidée par l’humidité et le froid ambiant. J’ai prévu de passer, encore, mon année à Sainté, et de voir ce climat me rendant mélancolique me questionne sur le fait que ce soit une bonne idée. Je suis libre, je verrai après les vacances. Sortie à Stelytec, la zone industrielle stagnante de Saint Chamond habité par légions de lapin la nuit. I heard it throught the Grapevine a pris la place des autres chansons pop et courte de la Cosmo’s Factory. Je croise encore une autre voiture arrêtée au milieu d’un rond point et qui branche ses phares en me voyant. Je pense qu’une livraison de drogue est en train de se faire ce soir, des voitures louches qui attendent à point d’heure le jour du seigneur dans des endroits perdus à côté d’une sortie d’autoroute c’est assez louche. Mais ça ne me dérange pas, si les états veulent se battre contre la réponse est simple et en vogue aux états unis. Malgré quelques enfumages c’est globalement prouvé que c’est pas une drogue dangereuse et tout le monde peut s’en passer, il suffit de le vouloir et cette volonté peut elle même être trouvé grâce à la plante. Par contre les raisons ne pleuvent pas. Surtout quand on est dans un pseudo chômage avec une trentaine de bons amis qui fument tous à coté et sont les plus retardées qui soient. Ce midi après la première partie du déménagement on a pris une pause repas de 2h à 6h30 de l’aprèm, le temps du soufflée au courgettes, des steak à la pépé, des courses pour acheter des bières et du vin, plus le ptit café, faut bien ça. Le pire c’est que Sam nous à rejoins au début de son repas de midi à 6h et n’avait toujours pas manger non plus. Je ne suis pas vraiment comme ça je me rends compte, un des seul ponctuel de mes amis mais ça ne me dérange pas tellement. Je suis aussi retardé qu’eux. Je les aime plus que tout mais c’est sûr qu’avec eux je ne serai jamais focusé. Une des grandes raisons pour lesquelles je veux m’exiler un mois à Beaufort. Ma voiture pousse en seconde, je suis dans la grande montée devant cette maison dont j’ai un souvenir ancré d’avoir flashé sur la fille ainée lors d’une fête de l’école en CM2. Elle était au collège et différente des autres filles, douce et intéressé. Je lui ai jamais reparlé après, mais je me souviens d’avoir pensé à elle. Beaucoup et vite. Personne n’attend de drogue sous le pont perdu ou j’ai tant vu zoné en passant lors de footings. J’arrive devant chez les chasseurs, la route étroite, défoncé et campagnarde est limité à trente, mais comme dans toutes mes bonnes nuits je préfère le triple. Je l’ai fait tellement de fois cette route en ayant fumé au chateau de Norbert et rentrant au milieu de la nuit vide, sur le versant sud de cette vallée bouché. Je connais son manège par cœur à cette route, le petit décroché du carrefour solitaire ou l’on peut croire s’écraser dans le talus du champ en face, mais les pneus de la Corsa reprennent adhérence juste avant et continuent tout droit en déviant sur cette route de traverse. Faudrait que je ramène une meuf par cette route un de ces quatre, mais bon qui viendrais dormir chez mes parents dans ma chambre d’ado ? En septembre j’en aurai deux, des chambres, et ça sera plus chez moi. Si je reste ici. Je suis libre après tout. I heard it through the grapevine. Not much longer would you be mine. Oh I heard it through the grapevine and I'm just about to lose my mind. Je fais pas trop de bruits pour pas réveiller mes petits cousins qui vont passer une semaine ici et dorment dans la chambre de ma sœur.